De 6 649 avortements en 2007, l’Iowa est passé à 4 648 en 2012, a-t-on appris du Department of Public Health en début de semaine dernière, soit une chute de 30% en seulement cinq ans ! Une prouesse quand on sait qu’un système de vidéo-conférences installé en 2008 par Planned Parenthood of the Heartland a triplé le nombre de villes où l’avortement est possible, ses “médecins” de Des Moines pouvant désormais distribuer des pilules abortives dans 15 localités. Coup de théâtre qui accompagne cette bonne nouvelle de la baisse des avortements : vendredi, cette “télémédecine” qui ne soigne pas, paraît-il le futur de l’avortement, a justement été interdite par le conseil de l’ordre des médecins par 8 voix contre 2. À partir du 6 novembre, un “médecin” devra donc être physiquement présent pour prescrire et fournir un produit abortif. L’accès à l’avortement sera par conséquent restreint.
En attendant, même Elizabeth Nash, analyste au Guttmacher Institute (“pro-choix”), a reconnu qu’il s’agit d’« une énorme, vraiment d’une énorme baisse”. “On ne peut s’attendre à ce genre de baisses, sauf en cas de changement de comportements des populations ou en cas de réel changement dans l’accès à l’avortement.” Celui-ci ayant fortement progressé, elle en déduit que “la baisse doit être due à des changements de comportement”, invoquant sitôt après une conséquence de l’utilisation de la contraception. Le fait que les Américains soient tout simplement de plus en plus nombreux à être pro-vie et, surtout, à agir comme tel ne lui traverse, semble-t-il, pas l’esprit.
L’Iowa n’est pas le seul État à avoir vu la pratique de l’avortement par sa population chuter : le Nebraska, l’Arizona, le Minnesota, la Virginie ou encore le Wisconsin sont dans le même cas et la tendance est nationale, accompagnant les restrictions d’accès décidées par les parlements contrôlés par les Républicains.
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