L’espionne qui venait du froid ! Comme la Nathalie de la chanson de Gilbert Bécaud, elle marche sur la place Rouge. Elle a les cheveux blonds, une silhouette de mannequin et un regard bleu glacier. Son nom : Anna (Sasha Luss). Ex-droguée suicidaire aux fréquentations douteuses et joueuse d’échecs hors pair, poupée russe mal barrée dans la vie, elle est recrutée par un agent du KGB (Luke Evans) sur ordre de sa supérieure, Olga (Helen Mirren), kagébiste sèche comme un coup de trique, froide comme un concombre à la russe et plus pète-sec qu’un sergent instructeur qui se verrait bien à la tête du KGB.
Enrôlée de force pour une durée « déterminée » avec promesse de liberté à la clé, Anna, telles les matriochkas – ces poupées russes qui s’emboîtent les unes dans les autres –, va dissimuler plusieurs facettes de sa personnalité.
Agent du KGB un jour, agent du KGB toujours ? Pas sûr. Surtout lorsque la CIA, dont l’un des agents (Cillian Murphy) entre dans la danse. KGB ou CIA ? Qui l’emportera ? Il faudra attendre la fin de la partie pour savoir qui sera « échec et mat ».
Bons baisers de Russie ! Avec Luc Besson aux commandes et au scénario de cette « James Bond Girl », c’est sûr, on n’est pas dans un film d’auteur. Mais peu importe. On a ce qu’on attend, à savoir un divertissement qui déménage, avec action, rebondissements et courses-poursuites à gogo. Peu importent les invraisemblances, les flash-back à répétition et la construction mécanique. Le spectateur s’amuse avec cette Nikita soviétique qui tire sur tout ce qui bouge et s’y donne corps et âme, le tout avec une plastique à ruiner un chirurgien esthétique. •
Pierre Malpouge – Présent