C’est bien connu : les coups, quand ils vous arrivent, ça fait mal mais, en règle générale, on s’en relève et toute la classe politique s’en indigne à juste titre, surtout lorsque la victime est une députée LREM.
La députée en question, c’est Laurianne Rossi, « macroniste » bon teint élue en juin dernier dans la onzième circonscription des Hauts-de-Seine.
Alors qu’elle distribuait des tracts dimanche matin sur un marché de Bagneux, la jeune femme a été agressée verbalement puis physiquement par un homme.
« Pas agressif de prime abord » mais tenant des « propos véhéments à l’encontre de la politique du gouvernement et de la majorité » en accusant les élus LREM d’être des « députés godillots », raconte Laurianne Rossi, l’homme, après avoir « critiqué la couverture médiatique orientée en faveur d’Emmanuel Macron » et faisant fi de la maxime « on ne frappe pas une femme même avec une rose », a alors asséné un violent coup de poing sur la tempe droite de la députée avant de prendre la fuite. Rattrapé quelques mètres plus loin et maîtrisé par des militants et des commerçants, l’individu a été interpellé et placé en garde à vue.
Une agression qui n’est pas sans rappeler celle survenue pendant la campagne des législatives en juin à l’ex-députée LR Nathalie Kosciusko-Morizet, agressée par un maire d’une petite commune de l’Eure.
Comme pour cette dernière, les réactions d’indignation de la classe politique ne sont pas fait attendre. De gauche à droite en passant par le Front national de Marine Le Pen – « Dans notre pays, on combat des idées, on n’agresse pas ceux qui les portent », a déclaré le vice-président, Florian Philippot –, tout le monde condamne avec « la plus grande fermeté la lâche agression » et apporte son soutien à la députée qui, sur son compte Twitter, précise qu’ « aucun désaccord politique ne peut justifier la violence, qui plus est contre les élus de la République et les femmes ». Le chef de l’Etat a quant à lui réagit en déclarant que « respecter les élus, c’est respecter la République ».
Une indignation légitime face à une violence injustifiée qui est, certes, le dernier argument des crétins, mais une violence qui marque un divorce consommé entre des Français excédés et des politiciens à des années-lumière des préoccupations quotidiennes du peuple. Frapper un élu, homme ou femme, pour ses idées, ça ne se fait pas. Mais un élu vaut-il plus qu’un simple quidam pour qu’on en soit ému à ce point ? On aimerait voir autant de compassion, de condamnation et d’indignation de la part de ces « intouchables » de la politique lorsqu’une vieille dame ou un couple de retraités se fait massacrer pour quelques euros de plus, lorsqu’une femme, jeune ou moins jeune, se fait violenter et dépouiller dans un train de banlieue, dans la cave d’une cité sensible, ou quand des policiers se font délibérément écraser par des racailles.