Que Dios nos perdone, soit évidemment Que Dieu nous pardonne en français, est un film policier espagnol. Il se distingue par son thème central particulièrement sombre. Des policiers traquent un assassin et violeur de vieilles dames. De tels pervers existent vraisemblablement hélas, mais c’est tout de même un sujet particulier. L’intrigue est bien construite. Des vieilles dames meurent ; elles tombent dans les escaliers, ou font des infarctus. Durant des mois, des policiers négligents ont considéré qu’il ne fallait y voir que des accidents. Un jour, tout de même, un cas trop suspect paraît relever de la catégorie du vol avec effraction qui aurait mal tourné ; un drogué aurait bousculé une vieille dame pour lui voler son sac, et elle en serait morte. Un tel énoncé paraît à notre triste époque tellement banal que l’affaire est à deux doigts d’être classée ! Mais deux policiers consciencieux se distinguent : l’un comprend qu’il s’agit plutôt d’un meurtre prémédité, l’autre tient mordicus à vérifier la question du viol, et fait une découverte troublante à ce sujet…Le spectateur doit avoir le cœur bien accroché.
Que Dios nos perdone : une impression très mitigée
Que Dios nos perdone a été placé dans le cadre historique (désormais) très spécifique de la visite du pape Benoît XVI à Madrid, en 2011. La police madrilène a pour première priorité de sécuriser l’évènement, pour le souverain pontife comme les fidèles, et la tâche est déjà immense. Certains policiers se permettent des plaisanteries anticléricales à cette occasion ; on s’en serait passé, même si elles sont vraisemblablement authentiques. Les drames récents de cet été 2017 en Espagne ont montré, ô combien, que les choses ne vont pas mieux depuis. Le chef de la section qui s’occupe de la série de meurtres de vieilles dames tient en outre à ne surtout pas ébruiter l’affaire : il ne veut aucun article dans la presse, qui est très libre, bien informée, et parle de tout en Espagne…Selon les enquêteurs compétents, ce serait une lourde erreur, car le criminel en série ne se sentirait donc absolument pas découvert dans ses œuvres macabres, et devrait d’autant plus continuer ses assassinats ! Outre ce chef, assez absent et caricature du fonctionnaire qui ne veut surtout pas faire de vagues, la section comprend deux incompétents notoires. Les deux compétents sont des asociaux, ou quasiment, avec un bègue au comportement demi-autistique, et un violent – y compris contre ses collègues, ce qui est évidemment inadmissible.
Nous avouerons que l’image déplorable au final donnée de la police, dans ce qu’elle peut avoir de moins contestable, traquer les assassins, a fait que nous avons gardé une impression très mitigée de Que Dios nos perdone, malgré toutes ses qualités. Mais c’est avant tout une question de sensibilité personnelle.