Par Isabel Orpy
Si aujourd’hui fashionistas, blogueuses de mode et Japonaises en raffolent, je m’en souviens avec horreur. Dès que j’ai fait la différence entre le beau et le laid, vers cinq ans, j’avais honte que l’on ose affubler mes petits pieds de ces mochetés en plastoche, dites “tes-sandales-de-plage”. Oursins, goudron, méduses véritables… elles avaient pour mission de m’éviter tous les pièges de la Méditerranée mais je ne fus jamais convaincue, leur préférant très vite le port de palmes, inutiles au vu de mes exploits aquatiques, mais que je trouvais plus seyantes…
Enquête faite, nous sommes nombreux à avoir souffert du fardeau de la Méduse!
Et quelle ne fut pas ma surprise, il y quelques années, de voir réapparaitre ces laiderons dans Paris, aux pieds de jeunes filles et jeunes femmes… Il est vrai que pour ETRE A LA MODE, certaines sont capables de tout et surtout du pire.
700.000 paires de ces Aquashoes sont produites chaque année… Akouachouzes, c’est moins affreux que méduse et à tout ce que ça renvoie en matière de visqueux et de brûlures…
Bleu, blanc ou rose… les trois couleurs d’origine se sont diversifiées et Sun, le modèle phare depuis 1946 s’accompagne désormais de ballerines et de bottines. Conçues et fabriquées en grande partie en France, dans le Maine-et-Loire, par le groupe Humeau-Beaupréau, exceptée la matière, les chaussures de la marque Méduse n’ont pas beaucoup évolué: même process, mêmes picots sous la semelle.
Et quand vous saurez que mes origines familiales m’obligeaient en plus à passer l’été dans un port (désormais envahis par les touristes, les célébrités, etc.), dans une maison juste à côté de l’église et d’une ruelle où, Monsieur Rondini fabriquait les s(c)andales tropéziennes… qu’il m’a fallu subir des années en rentrant de la plage, à la place des Méduses, en blanc ou doré… Vous aurez vraiment pitié de l’enfance de mes pieds et comprendrez que les croisant à ceux d'”élégantes” Parisiennes, il y a déjà une quinzaine d’années, je fus plus encore consternée.
