C’est trop facile ! Pour détourner l’attention d’un scandale ou, en cas de sondages défavorables, retrouver les faveurs de la Médiaklatura, on abat par le fer et par le feu un régime soudainement décrété attentatoire aux sacro-saints Droits de l’Homme (si allégrement violés par notre propre magistrature) puis, la situation étant évidemment devenue incontrôlable car la nature a horreur du vide, on met notre ambassade en sommeil et, après les avoir pressés de s’installer dans le pays « libéré » afin d’y affirmer la « présence de la France », on rapatrie nos ressortissants en catastrophe.
Libye : Haute Cour pour Sarkozy !
C’est ce qui se passe aujourd’hui dans une Libye rendue – comme tout un chacun pouvait s’y attendre – à ses vieux démons tribaux et séparatistes. L’ex-président Nicolas Sarkozy est traqué par la Justice pour une kyrielle de graves délits financiers. De tels délits ayant été le fait de tous ses prédécesseurs, puisque le si juteux « gaullisme immobilier », par exemple, contribua au premier chef à l’élection du Général en 1965, ne mériterait-il pas bien plutôt la Haute Cour pour nous avoir entraînés en 2011 dans la criminelle équipée antikadhafienne, dont nous payons aujourd’hui si cher les répercussions au Mali et en Centrafrique, puisque les groupes rebelles ont trouvé tout l’armement nécessaire dans les casernes et arsenaux libyens ? Cependant que les innombrables milices créées en Tripolitaine et dans la Cyrénaïque depuis la chute et l’assassinat du Raïs s’autofinancent en organisant le passage de dizaines de milliers d’Africains vers l’Europe, où nombre de rescapés de ces voyages à très hauts risques deviennent la proie de la Mafia. Comme en Italie, littéralement envahie de vendeurs de contrefaçons fournies par des réseaux très structurés.
Mais, jusqu’à présent, Marine Le Pen a été la seule à déplorer, dans un communiqué du 28 juillet, « l’échec total de la politique étrangère de la France dans cette région, et en particulier de l’opération militaire décidée en 2011 par Nicolas Sarkozy et sa muse BHL, et soutenue par le Parti socialiste ».
BHL au service de la « théorie du chaos » ?
La muse en question est bien entendu l’ex-nouveau philosophe Bernard-Henri Lévy. Lequel, non content d’avoir favorisé en 1999 l’éclosion de l’Etat mafieux du Kossovo, poussé en 2003 à l’élimination de Saddam Hussein et à l’atomisation de l’Irak que les islamistes entendent désormais débarrasser de toute présence chrétienne (alors qu’en mars 2003, deux mois avant l’écrasement sous les bombes du « chrétien re-né » George W. Bush, les reliques de sainte Thérèse de Lisieux traversaient Bagdad en une procession solennelle), puis provoqué le désastre libyen, milite ardemment pour que la Syrie subisse le même sort.
Inconscience d’un has been cabotin voulant à n’importe quel prix redorer son blason ou, au contraire, participation à un projet mûrement élaboré ? Celui du néo-conservateur (et ancien trotskiste) états-unien Michael Ledeen, théoricien de la « théorie du chaos », cette « destruction positive » ayant pour objectif l’instauration d’un « Grand Moyen-Orient » sous protectorat américain. Collaborateur de la vénérable et influente National Review mais aussi de la Jewish World Review et fondateur du Jewish Institute for National Security Affairs, Ledeen estime ainsi que « le temps de la diplomatie est terminé », qu’est venu celui de la violence aveugle. Et, à ceux qui lui objectent le considérable coût humain de cette violence, il réplique froidement : « La région est déjà un chaudron. Ça ne changera pas grand chose de la chaudroniser un peu plus. Et le plus vite possible !» – Faster, please ! Une expression frappante, c’est le cas de le dire, dont il a fait le titre de son blog.
Au vu de ce qui se passe aujourd’hui à Gaza au nom du fameux principe « Pour une dent, toute la gueule », nul ne s’étonnera de ce que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui fit ses études aux Etats-Unis dont il possède la nationalité, soit un intime de Ledeen. Et, surtout dans la communauté juive, nul ne devrait s’étonner du retentissement en France de la vitrification de la bande de Gaza – pour la reconstruction de laquelle François Hollande a annoncé le 24 juillet le déblocage de 11 millions d’euros.
Avec l’immigration, l’importation des « querelles »
« Le problème, ce n’est pas l’islamisme, c’est l’immigration », avait justement commenté Eric Zemmour. De même, pourrait-on dire après les débordements ethniques de Barbès, de Sarcelles et de la République, que le problème, ce n’est pas l’antisémitisme qu’ont exprimé maints manifestants, mais l’immigration – cette immigration encore défendue bec et ongles, pour culpabiliser le pays d’accueil, par des lobbies comme la Licra. Il est sans doute déplorable que « nos Arabes », bien que citoyens français, fassent cause commune avec des persécutés arabes, mais n’est-ce pas logique ? D’autant que l’exemple vient de haut.
Député de Sarcelles, eh oui, Dominique Strauss-Kahn avait ainsi déclaré à Tribune juive : « Je me lève chaque matin en me demandant comment je pourrai être utile à Israël » avant d’expliciter dans le numéro de février-mars 1991 de la revue Passages : « Je considère que tout Juif dans la diaspora, et donc c’est vrai en France, doit partout où il le peut apporter son aide à Israël. C’est pour ça d’ailleurs qu’il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques […]. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, au travers de l’ensemble de mes actions, j’essaie de faire en sorte que ma modeste pierre soit apportée à la construction de la terre d’Israël ».
En écho, Manuel Valls qui, jeune maire d’Evry, avait pourtant jumelé sa ville au camp palestinien de Khan Younis pour complaire aux nombreux électeurs maghrébins comme l’a rappelé Emmanuel Ratier (1), lui répondait le 17 juin 2011 : « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël. »
Et comment les pro-palestiniens ne se méfieraient-ils pas d’un ministre des Affaires étrangères comme Laurent Fabius dont l’épouse Françoise, alors qu’il était Premier ministre, s’était réjouie (2) de l’officialisation de la Ligue de Défense juive, pourtant classée organisation terroriste par le FBI ?
Propos irresponsables compte tenu de la fameuse « diversité » encensée par ailleurs et du fanatisme de certaines de ses composantes.
Remettant le 20 juillet à l’Elysée les insignes de grand officier de la Légion d’honneur et de commandeur à Serge et Beate Klarsfeld (parents d’Arno, binational franco-israélien et ancien garde-frontières dans les rangs de Tsahal), François Hollande réaffirmait sa volonté « que ne soit toléré aucun acte, aucune parole qui puisse faire ressurgir l’antisémitisme et le racisme » car « la République, c’est la capacité de vivre ensemble […] de ne pas se laisser entraîner par des querelles qui sont trop loin d’ici pour être importées, de ne pas se laisser emporter par les déflagrations du monde ».
Mais, par faiblesse ou par intérêt, les gouvernements successifs ont laissé importer des millions d’immigrés et, avec eux, des querelles (sic) qui auraient dû nous rester étrangères. Crime inexpiable contre la République mais surtout, hélas ! contre la Nation.
Camille Galic
(1) Dans Le vrai visage de Manuel Valls, 16 €. Ed. Facta, 4 rue de Clichy, 75009 Paris. Tél. 01 48 74 59 14.
(2) « Extraordinaire nouveauté dans le comportement politique, la gauche a permis à des milices juives de s’installer dans des quartiers, rue des Rosiers à Paris, mais aussi à Toulouse, à Marseille, à Strasbourg. Ces milices ont des contacts réguliers avec le ministre de l’Intérieur » (Françoise Fabius-Castro en février 1986, le ministre de l’Intérieur étant alors Pierre Joxe, qui devait en 1990 scénographier « Carpentras »).
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