Le candidat d’En Marche a promis devant les chasseurs le 15 mars de rouvrir les chasses présidentielles, héritières des chasses royales de François 1er et considérées par Emmanuel Macron comme un moyen de servir “les intérêts de la France”.
Une chasse peut parfois en cacher une autre. Alors qu’il se trouvait devant l’Assemblée générale de la Fédération nationale des chasseurs, à Paris, ce mercredi 15 mars, Emmanuel Macron a surpris ses interlocuteurs en se prononçant pour la réouverture… des chasses présidentielles. “J’ai eu l’impression de commettre une forfaiture terrible en disant
que j’étais favorable à la réouverture des chasses présidentielles, de manière encadrée, transparente “, a déclaré le candidat à l’élection présidentielle.
On imagine la stupéfaction de son auditoire, qui s’attendait surtout à parler dates d’ouverture de la chasse ou représentation des chasseurs dans les instances de développement durable. Car ces chasses présidentielles ne constituent pas exactement un enjeu pour les 1,2 million de chasseurs français, pour la raison simple qu’elles n’ont jamais été ouvertes au public, mais seulement aux grands de ce monde.
Ces battues uniques en leur genre sont les droites héritières des chasses royales de François 1er, au début du XVIème siècle. Avec les titres de chanoine de Latran ou de co-prince d’Andorre dont sont honorés les présidents de la République, il s’agissait là d’un des rares résidus de la monarchie à avoir survécu au sein de la République. Une poignée de fois dans l’année, une trentaine de personnalités invitées en raison de leur influence, des politiques, des hauts-fonctionnaires, des dignitaires étrangers ainsi que des grands patrons, se retrouvaient pendant un week-end pour aller chasser l’oiseau ou le sanglier dans les domaines présidentiels de Rambouillet, Marly ou Chambord. Jusqu’à leur arrêt, par Nicolas Sarkozy, en 2010.(…)