Les contours de la prochaine édition de la Nuit blanche ont commencé à être dévoilés mercredi 29 juin. Après avoir confié pendant deux ans les commandes de la manifestation au directeur du Centquatre, José-Manuel Gonçalvès, la mairie remet cette année l’organisation de cet événement culturel phare de l’automne parisien à Jean de Loisy, le directeur du Palais de Tokyo.(…)
Plutôt que donner une thématique, le commissaire a cette fois imaginé un récit, sous forme de voyage romanesque débutant « dans le Paris médiéval, au cœur de la capitale, vers le Paris moderne et de demain, le Grand Paris », a résumé Jean de Loisy, qui a souhaité que ses équipes soient associées au projet.
« Ce parcours va raconter une histoire, prévient-il. Or, pour raconter une histoire, il faut un théâtre, une scène, des sentiments, une aventure », symbolisée par l’affiche de la manifestation, la première à avoir été commandée à un artiste, et sur laquelle Fabrice Hyber change la morphologie de Paris en un cœur palpitant dans la nuit.
De l’intrigue, il révèle la trame principale : « Dans un projet narratif, il faut un héros : ce sera Poliphile, un personnage qui partira à la poursuite de la beauté et de la vérité, à la recherche de Polia. » Les Parisiens seront ainsi invités à traverser une « carte des émotions et des sentiments allant de la peur à l’exaltation, en passant par la sensualité et le doute. »
Originalité supplémentaire : l’aventure sera précédée par un teasing littéraire. Jean de Loisy a ainsi demandé à l’écrivain Yannick Haenel, « qui a une connaissance merveilleuse de la ville », d’écrire un texte, feuilletonné pendant dix jours en amont de l’événement, sur des étapes à parcourir avant la Nuit blanche proprement dite. Un texte qui sera diffusé sur Internet, et probablement édité, avec une version en anglais à destination des touristes.
« Pour que le parcours raconte une histoire prenante, l’enchaînement des œuvres sera soutenu » sur le cheminement au fil de l’eau, à remonter à pied et à bord de bateaux-bus en quelques heures, précise le commissaire. Afin d’éviter les files d’attentes, souci des visiteurs chaque année, les œuvres seront également pour la plupart visibles en extérieur.(…)
Cette nuit placée sous le signe de l’amour passera par un « atelier des cœurs brisés », où les visiteurs pourront ramasser des fragments de cœur. Au bout du parcours, un autre atelier, conçu par le musée du Quai Branly, proposera de les réparer en compagnie de guérisseurs et de marabouts. (…)
Le financement public restera stable, par rapport à 2015, à hauteur de 1,2 million, somme qui sera complétée par du mécénat, en hausse pour cette édition. L’accès à l’ensemble des propositions sera, comme chaque année, gratuit, et le « in » sera complété par une large offre « off » nocturne, dans et hors de Paris.
