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Le 1er juillet 1916, sur ordre du général Joseph Joffre (1852-1931), s’engage la bataille de la Somme, une des batailles les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale. Aux côtés des 26 divisions britanniques en ligne s’alignent 14 divisions d’infanterie françaises, bientôt rejointes par d’autres divisions de cavalerie et d’infanterie de réserve. L’objectif de l’ouverture de ce nouveau front est d’affaiblir les armées allemandes en les transférant et en les fixant plus au nord. Il est aussi, et par voie de conséquence, de soulager les forces alliées qui combattent à Verdun depuis le mois de février 1916.
Mais avant d’engager la bataille qui va durer cinq mois et demi, les artilleries anglaises et françaises pilonnent les lignes allemandes entre le 24 et le 30 juin. Jour et nuit, ce sont des centaines de milliers d’obus conventionnels et toxiques qui s’abattent sur les soldats ennemis : plus d’un million et demi en tout, soit environ 2,5 obus en moyenne par seconde ! C’est la tactique de l’époque : « L’artillerie conquiert, l’infanterie occupe. »
Le 1er juillet 1916 à 7 h 30, 500.000 soldats français et britanniques sont lancés, sur un front de 40 km, dans l’offensive. Interdiction est faite aux hommes, qui ont parfois 35 kilos sur le dos, de courir et de plonger à terre. Soldat au 2e bataillon Tyneside Scottish (34e division), Thomas Easton raconte : “Puis, ce fut l’assaut en plein jour […] Les obus éclataient autour de nous, mais la vue de notre officier, calme, gardant son sang-froid, nous rassurait. […] Les cornemuses jouaient au milieu de la bataille et nous avancions en rangs serrés […] comme on nous avait appris à le faire à l’exercice. Cela alla bien jusqu’au moment où […] l’ennemi intensifia son tir et les hommes tombaient fauchés à côté de nous […] Les pertes étaient énormes […] : il restait un officier et deux cents hommes sur mille. »
De nombreuses unités d’infanterie françaises participent aux assauts sur ces 40 km de front : Le 1er corps d’armée colonial du général Pierre Berdoulat (1861-1930), appuyé par une division du 35e corps d’armée, monte à l’assaut en chantant « La Marseillaise » : en quelques heures, il s’empare de Fay, Dompierre, Becquincourt, et prend pied sur le plateau de Flaucourt. Il y a aussi le 110e régiment d’infanterie (RI), dont une autre partie de ses troupes continue de se battre sur le front de Verdun ; le 37e RI dont les hommes se battent à Curlu, dans les tranchées Gallieni, du Vilebrequin, du Marais, mais aussi dans le secteur de Maurepas, à Hem, etc. Le régiment de marche de la Légion étrangère (RMLE) participe à la bataille de Fontaine-lès-Cappy. En dix jours de combats, le RMLE, commandé par le lieutenant-colonel Cot, perd 25 officiers et 884 sous-officiers et légionnaires.
Au soir du 1er juillet, les armées britanniques ont payé le plus lourd tribut : près de 60.000 soldats sont hors de combat, tués (20.000), disparus (2.000), blessés (36.000) ou prisonniers (500). C’est le jour le plus meurtrier de toute l’histoire militaire britannique.
La bataille s’achève le 18 novembre. La victoire est très coûteuse : un million de morts et de blessés pour à peine 10 km de gagnés. On dénombre 400.000 pertes britanniques (dont 200.000 morts) et 200.000 pertes françaises (dont 66.000 morts). Les Allemands ont perdu environ 450.000 soldats, dont 170.000 tués.