Trouver une nouvelle façon d’encadrer la question du gaspillage alimentaire en mettant au centre des préoccupations l’homme. C’est l’appel du cardinal Luis Antonio Tagle, président de Caritas Internationalis, lors de la 154è session du Conseil de la FAO qui se tient lundi 30 mai à Rome sur le thème de la réduction des déchets alimentaires. S’appuyant sur des exemples concrets, il appelle donc à changer son regard, «faire des choix politiques, adopter un style de vie et une spiritualité qui rompt avec le pur paradigme technocratique». Car «adopter seulement des remèdes techniques aux pertes alimentaires équivaut à oublier la personne humaine, séparant ce qui est en réalité interconnecté et masquant le véritable et plus profond problème du système global», a martelé le Cardinal.
Si le gaspillage alimentaire est en apparence un problème technique, «nous ne devons pas négliger les racines les plus profondes de nos erreurs actuelles, qui sont liées à la direction, au but, au sens et aux implications sociales de la croissance technologique et économique» insiste-t-il.
«Les systèmes de production alimentaire à petite échelle nourrissent la plus grande partie du monde» rappelle le président de Caritas Internationalis. Et pourtant, ils sont très souvent «forcés de vendre leurs terres, d’abandonner leurs productions traditionnelles», et ne peuvent se convertir à d’autres formes de productions, «adaptées seulement aux grandes entreprises». Il est donc essentiel, considère le Cardinal, que les autorités civiles adoptent des mesures pour soutenir ces petits producteurs, et que «les systèmes alimentaires intègrent la valeur fondamentale du travail de l’homme». Le système doit favoriser la coopération, la solidarité, l’inclusion sociale, «c’est une question de justice».
«Le problème du gaspillage alimentaire est clairement un problème systémique, c’est la conséquence de systèmes qui ne sont pas centrés sur la personne humaine mais sur le marché».
Lu sur Riposte catholique