Benjamin Griveaux, Mounir Mahjoubi et Cédric Villani sont candidats à la candidature pour les municipales de Paris. Ils veulent absolument extirper la capitale des griffes de la maire Hidalgo qui y a multiplié les catastrophes dans tous les domaines, aggravant considérablement la dette, la fiscalité, gentrifiant la ville, en faisant fuir les ménages modestes. Comprenant que de se tirer dans les pattes pour être l’Adoubé de Macron allait être contre-productif, ils ont décidé d’unir leurs forces et compétences respectives pour se présenter à trois et d’ainsi constituer un triumvirat, reprenant une proposition qui revient souvent dans le discours des Gilets jaunes, lesquels aspirent à davantage de directions collégiales.
Ce sont de vieux copains qui se connaissent depuis longtemps, des complices déterminés à vraiment faire de la politique autrement. Ils veulent “servir la ville, non se servir de la ville” comme le souligne leur récent communiqué à l’AFP, dans lequel ils précisent vouloir former “un comité directeur de la ville de Paris”, tout “en pratiquant un en même temps très constructif”.
La France a déjà connu nombre de triumvirats.
Lors des guerres de religion, advint l’alliance des trois grands chefs catholiques naguère rivaux: Anne de Montmorency, François de Guise et de Jacques d’Albon de Saint-André.
Sous le règne de Louis XV, le gouvernement fut composé des secrétaires d’État d’Aiguillon et Terray et du chancelier de Maupeou
La Constituante fut dirigé les révolutionnaires Antoine Barnave, Adrien Duport et Alexandre de Lameth.
Après le coup d’État du 18 fructidor an V, le Directoire fut contrôlé par Reubell, Barras et La Révellière-Lépeaux
Le Consulat fut dirigé par Bonaparte, Sieyès et Ducos.
Enfin, après l’éviction de Laval, en décembre 1940, un comité directeur fut mis en place par décret.
Pour tester les chances de leur troïka, les trois hommes ont fait procéder à un sondage, lequel les donne largement en tête à 34,3% devant Hidalgo à 22%, laissant les autres candidats potentiels loin derrière. Un succès qu’explique leur complémentarité.
De par son image, ses origines, ses études, son mariage, Benjamin Griveaux séduit la bourgeoisie des beaux quartiers, Villani, médaille Field, éminent mathématicien, apporte une caution plus intellectuelle, tout en plaisant beaucoup aux bobos, du fait de son look décalé et de ses idées originales cependant très sérieuses, enfin Mounir Majhoubi, plus jeune, plus dynamique, symbolise l’ascenseur social étant fils d’immigrés pauvres et pouvant aussi attirer l’électorat LGBT, puisque c’est un homosexuel revendiqué.
Mélenchon, Dupont-Aignan, Marlène Schiappa, François de Rugy, Jean-Marie le Pen… Touche pas à mon poste! étant devenue l’émission incontournable de la politique francaise, le triumvirat devrait officialiser son projet sur le plateau de Cyril Hanouna, ce jour, 1er avril 2019.
Edmond Furax