L’exercice du pouvoir n’est pas de tout repos. Encore moins quand il faut une gérer une crise sociale d’une ampleur inédite par sa durée et qu’on ne parvient pas à la canaliser. A la recherche des clés pour calmer la colère des Gilets jaunes, qui battent inlassablement le pavé depuis 20 semaines, Emmanuel Macron serait à deux doigts de craquer.
Dans les colonnes du Parisien ce 31 mars, sous couvert d’anonymat, de nombreux proches ont fait part de leur inquiétude concernant l’état physique et psychologique du locataire de l’Elysée. «Il est dans un état… Il est sous l’eau», confie l’un d’eux, ce que confirment d’autres, qui le voient «rincé», ou encore «essoré». «On n’est pas loin du burn-out», s’alarme un de ses proches qui échange avec lui par texto.
Comme l’avait déjà révélé son entourage en décembre dernier, pour maintenir les apparences, le chef de l’Etat masque sa fatigue sous une couche de maquillage. «Heureusement qu’il est maquillé, sinon on verrait à quel point il est crevé», affirme en ce sens une «petite main» au Parisien.
«Tous ceux en qui il avait confiance sont partis»
Alors que le bateau gouvernemental tangue face à la marée jaune, le président, confronté à une multiplication de départs au sein de son équipe – Benjamin Griveaux et Ismaël Emelien étant parmi les derniers en date – se retrouve de plus en plus seul dans la tempête. «Macron est tout en haut, avec [Alexis] Kohler qui a deux balles dans le ventre, au figuré. Tous ceux en qui il avait confiance sont partis», s’exaspère un ministre.
Le Parisien rapporte une parfaite illustration de ces propos à l’issue d’une étape de son grand débat en région, lorsque, assailli de questions, Emmanuel Macron cherchait du soutien parmi ses conseillers et qu’aucun n’était présent à ses côtés. Désespérément seul, il s’agace : «Est-ce qu’il y a quelqu’un, là, qui travaille pour moi, qui peut m’aider ?» Un conseiller de l’exécutif cité par le quotidien estime par ailleurs que le chef de l’Etat est en partie responsable de cette situation, puisqu’il serait réticent à se séparer des éléments les moins performants de son équipe et ne promouvrait pas les talents : «C’est le plus mauvais manager que la terre ait porté.»
Pour un de ses amis, Emmanuel Macron rêve d’une «mesure à effet waouh» afin de mettre un terme à la crise et reprendre la barre. Imagine-t-il que celle-ci émergera au terme de son grand débat ? La conclusion de cette initiative, qui s’étire en longueur et ne déchaîne pas les passions, fait en tout cas naître une grande inquiétude parmi ses proches, dont l’un s’alarme : «S’il déçoit, il est mort. Et il va décevoir…»
«Je ne vois pas comment on sort de ça. Avec les beaux jours, les Gilets jaunes vont revenir et installer des barbecues sur les ronds-points», prédit, désabusé, un autre. Emmanuel Macron serait-il en train de perdre la guerre d’attrition contre les Gilets jaunes ?