Le souverain pontife a adressé un discours sans précédent aux migrants lors de la première journée de son voyage au Maroc. Connu pour sa « sympathie » à leur endroit, en particulier quand ils viennent en Europe, il a encore une fois appelé à plus d’aides en leur faveur.
Le point central de son discours était le pacte de Marrakech adopté récemment et qui enjoint les États à coopérer pour mieux accueillir les migrations et à œuvrer dans le sens d’une amélioration de l’image des migrants, par la presse notamment. Le souverain pontife a donc appelé à une mise en œuvre « rapide » de ce pacte, à son respect par la communauté internationale et, plus encore, il a développé point par point ses motivations : accueillir, protéger, promouvoir, intégrer.
Accueillir
Pour le pape, il faut accueillir ces migrants, sans quoi, « la société perd sa capacité de compassion » et devient une « société sans cœur… une mère stérile »? Oui, mais à quelles conditions ? En a-t-on les capacités alors que, par exemple, des millions de Français sont sous le seuil de pauvreté ? La compassion est un sentiment noble mais faible si on se limite au seul sentiment, il faut aller au-delà. La compassion doit aller vers celui qui nous est le plus proche avant d’aller vers ceux qui sont loin. Occupons-nous d’abord des Français qui en ont besoin, nous serons ensuite plus à même de nous occuper des autres.
Protéger
Le pape a dénoncé les « expulsions collectives » qui sont, selon lui, d’une grande violence. S’ils sont déboutés c’est qu’ils ne sont pas éligibles à un droit d’asile déjà bien laxiste. Alors, pourquoi ne pas les expulser ? Le pathos… La meilleure protection que nous avons à leur offrir est dans leur pays d’origine, en les aidant à se développer, pas en les laissant venir chez nous profiter de notre modèle de protection sociale qui ne les protège, en réalité, pas du tout.
Promouvoir
C’était un des points les plus discutés du pacte de Marrakech. Selon le pape, « les sociétés d’accueil seront enrichies si elles savent valoriser au mieux la contribution des migrants en prévenant tout type de discrimination et tout sentiment xénophobe ». Je me permets de préciser : les sociétés d’accueil seront enrichies, me semble-t-il, si elles ne se plient pas au multiculturalisme et si elles savent protéger leur identité tout en sachant intégrer des éléments nouveaux qui ne modifient pas son essence.
Intégrer
Si seulement le pape donnait du sens à ce mot. L’idée du pape François est de « construire une société interculturelle et ouverte » avec « des villes accueillantes, plurielles et attentives aux processus interculturels, des villes capables de valoriser la richesse des différences dans la rencontre de l’autre ». En lisant ces mots, on se demande d’abord si Najat Vallaud-Belkacem n’est pas derrière ce discours. Puis non, pas de commentaires, ça ne se commente même pas.
Le pape n’a pas à être un VRP du multiculturalisme, il doit être un VRP de la foi, un VRP de la chrétienté, rien d’autre. Chacun a le droit de penser la question migratoire comme il le souhaite, chacun a le droit de ne pas céder au sentimentalisme et au pathos, chacun a le droit de vouloir défendre son identité contre la submersion migratoire. En cette matière, le pape n’est pas juge.
Nicolas Pécari – Boulevard Voltaire