Conserver ses jouets pour les donner à ses enfants, à ses neveux/nièces ou à ses filleuls des années plus tard ? L’idée est incontestablement séduisante. Mais d’après une récente étude britannique publiée dans la revue Environmental Science and Technology, elle ne serait pas sans danger. Les chercheurs de l’Université de Plymouth qui ont mené les travaux ont analysé 200 jouets usagés en plastique : petites voitures, puzzles, jeux de construction etc. Les auteurs de l’étude ont procédé par spectrométrie de fluorescence de rayons X (une technique d’analyse pour détecter la composition chimique d’un produit) et ont décelé la présence de métaux lourds tels que le plomb, le chrome et le sélénium dans une vingtaine de jouets.
Une exposition à long terme de ces produits peut se révéler dangereuse pour les enfants, d’autant plus quand ceux-ci les portent à leur bouche, alertent les chercheurs. Ces derniers ont en effet reproduit le processus de digestion en immergeant les jouets dans de l’acide chlorhydrique dilué, constituant principal du suc gastrique de l’estomac humain. Les scientifiques ont constaté que certains des jouets relâchaient des quantités de brome, de cadmium et de plomb bien supérieures aux récentes restrictions formulées par la directive du Conseil européen sur la sécurité du jouet.
“Les briques de Lego des années 70 et 80 constituent le plus gros échec”
Les auteurs de l’étude conseillent donc d’agir avec prudence afin d’éviter de mettre la santé des enfants en danger en leur faisant don de jouets potentiellement toxiques. “Bien qu’il n’y ait pas de réglementation rétroactive sur les jouets d’occasion, les consommateurs doivent être conscients que les articles en plastique anciens peuvent constituer une source d’exposition aux éléments dangereux pour les nourrissons”, avertit Andrew Turner, auteur principal de l’étude. “Les briques de Lego des années 70 et 80 constituent le plus gros échec. Les jouets de cette époque n’était pas testés, mais nous les transmettons quand même”, ajoute ce dernier.