Elle décorait l’un des plus beaux monuments funéraires du Moyen Âge, le tombeau de Philippe Le Hardi, duc de Bourgogne, conservé au musée de Dijon : une statuette représentant un “pleurant”, estimée à plus de 2 millions d’euros, fait l’objet d’un bras de fer entre le ministère de la Culture et une famille, chacun revendiquant sa propriété.
Ce conflit pose la question de la propriété des oeuvres disparues d’églises ou de châteaux sous la Révolution française et qui se retrouvent aujourd’hui entre les mains de particuliers qui en ont hérité ou les ont acquises.
Ce litige sera examiné en janvier au Conseil d’État après deux décisions de justice favorables au ministère de la Culture.
Pour Basile Ader, avocat des trois soeurs qui ont hérité de ce “pleurant”, la statuette en albâtre est sortie du domaine public pour devenir un bien négociable sous la Révolution et n’appartient donc pas à l’État.
Le ministère de la Culture affirme, lui, avoir les documents prouvant la volonté du pouvoir révolutionnaire de préserver cette oeuvre dans le cadre national, y compris lorsque la Convention a ordonné en 1793 la destruction des effigies royales et que le conseil général de Dijon a ordonné celle des tombeaux des ducs de Bourgogne, dont 82 pleurants ornaient les socles.