Quand le halal se planque sous les légumes…

Régulièrement, dans les médias, on nous ressort la solution miracle du végétarisme dès qu’on évoque le halal. Réfutation point par point. Tout d’abord, le végétarisme est un choix individuel de vie, tout à fait respectable. Les difficultés en sont importantes. Il faut souvent un suivi médical, notamment pour les problèmes d’anémie. Les protéines ne sont pas toutes de même valeur du fait des acides aminés essentiels et certains sont surtout dans la viande. La contestation de l’élevage industriel (que je partage à 100 %) pour devenir végétarien peut être contrée par le même argument tordu : où trouver un soja non OGM et non Monsanto ? Être végétarien ne dispense pas de se préoccuper du sort des animaux de boucherie, pour ceux qui continuent à manger de la viande et pour nos chiens et chats de compagnie. Les militants végétariens me font penser à quelqu’un qui lutterait contre le viol ou la prostitution en préconisant l’abstinence !

Nous avons droit, également, à de belles démonstrations concernant le respect des animaux en islam. Enfumage, car on trouve tout et son contraire dans le Coran et les hadiths, selon les impératifs politiques du Prophète. Mais comment expliquer les nombreux anathèmes contre les non-musulmans faisant appel à des animaux impurs (singes, porcs ou chiens) ? L’islam, carcan juridique fixant tous les actes de la vie, aboutit à une vaste tartuferie légiférant, par exemple, sur le mariage temporaire pour permettre la prostitution halal ! Cet aspect polymorphe des textes coraniques rend d’ailleurs ardue toute discussion avec les musulmans. Quelle différence avec notre vision inspirée du christianisme qui fixe des principes généraux, laissant au libre arbitre la possibilité d’un chemin personnel ! Même Tarik Ramadan dit que, sur le halal, la pensée musulmane est sclérosée.

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La conciliation du halal et de la laïcité, enfin, me paraît impossible : halal veut dire autorisé, pur au regard de la charia totalement incompatible avec notre droit positif. Le halal, ce n’est pas uniquement la viande. C’est le cheval de Troie de la charia, comme démontré par Malika Sorel, Gilles Kepel ou Djamilla Ben Habib, un ghetto alimentaire contraire au vivre ensemble bénéficiant de la collusion de l’affairisme et de l’obscurantisme, au service du salafisme et de flux financiers sur lesquels il serait bon de se pencher. Penser, comme Yves Jego, que des menus végétariens dans les cantines seraient en mesure de régler le problème est démontrer une forme d’ingénuité qui confine à la sottise, c’est ignorer les remontées du terrain qui font état d’élèves halal qui refusent de manger à la même table qu’un élève haram.

En conclusion, même si nous mangeons trop de viande, même si les élevages industriels sont contestables (ils ont ruiné les paysans), cela n’a rien à voir avec le débat. L’issue est uniquement dans une mise à jour du logiciel de pensée musulman, que beaucoup de musulmans appellent de leurs vœux. Tout le reste n’est que littérature !

Alain de Peretti – Boulevard Voltaire

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