Le tombeur d’Isabelle Balkany, surnommé “le Fromantin de Levallois”, a accepté de répondre aux questions des Nouvelles de France.
Arnaud de Courson, vous attendiez-vous à cette victoire sur Isabelle Balkany ?
Je ne vais pas vous cacher que le créneau était favorable…
Depuis les résultats du second tour, Isabelle Balkany refuse de répondre aux médias. Pourquoi cette défaite selon vous ?
Isabelle Balkany a pris trois claques : 1) elle a perdu alors qu’elle était certaine de l’emporter. 2) Le score est sans appel : 1 000 voix (967, ndlr) nous séparent, elle fait 44%, je fais 56%. 3) c’est bien elle dont les Levalloisiens ne veulent plus car la candidate UMP dans le canton nord, qu’elle avait déserté de peur de perdre face à la gauche, l’emporte au second tour de 33 voix. Avant, c’était “sans les Balkany, point de Salut”. Maintenant, le Salut, c’est sans eux. Une page de Levallois vient d’être tournée. On va tâcher de tourner les autres bientôt, on ne change pas une dynamique…
Isabelle Balkany a dénoncé dans un communiqué une “alliance contre nature de la gauche et de l’extrême droite”…
S’il y a bien eu quelque chose de contre-nature dans cette élection, c’est lorsque, entre les deux tours, les Balkany ont contacté les occupants des logements sociaux, les employés communaux, les communautés religieuses pour leur donner des consignes de vote. Et ils ont réussi leur coup : de 7 800 votants au premier tour, on est passé à 8 600 au second. Soit 2 000 nouveaux électeurs et 1 200 électeurs, principalement de gauche et du FN, qui n’ont pas revoté. Cette “alliance”, comme elle dit, ce front anti-Balkany n’est donc pas une réalité. C’est une manière de botter en touche. Je trouve que ça manque de dignité et c’est ça qui les rend exécrables.
Des projets pour les sénatoriales ?
Jean-Christophe Fromantin et moi-même voulons peser sur cette élection, la prochaine. Peut-être réussirons-nous à envoyer un parlementaire au Palais du Luxembourg qui représente les collectivités territoriales au-delà de l’esprit et des consignes des partis.
Allez-vous soutenir la candidature de Patrick Devedjian à la Présidence du Conseil général des Hauts-de-Seine ?
C’est l’UMP qui va voter pour lui, soit 21 conseillers généraux sur 45. Patrick Devedjian a donc de grandes chances d’être élu. J’aimerais, quant à moi, voir son projet pour le département… C’est drôle comme avant, un changement de générations était prôné et comme maintenant, Patrick Devedjian semble incarner le sang neuf de gens qui ne veulent plus être candidats à la présidence des Hauts-de-Seine. Mais tout cela n’est pas très intéressant, vous ne trouvez pas ?
Comment expliquez-vous cette vague de candidats divers-droite victorieux sur les sortants UMP dans l’ouest parisien ?
1% de la population seulement adhère à un parti politique tandis que 50% des Français ont été adhérents au moins une fois dans leur vie… Comme dans une entreprise, lorsque les gens ne veulent plus du produit, il faut le changer. Autant au niveau de la forme que du fond. Et puis, ça n’est pas parce qu’on n’est pas dans un parti politique qu’on n’a pas d’idées! L’image ternie des partis politique a pour conséquence une hausse de l’abstention, une montée du FN, malheureusement, et l’émergence de candidats indépendants pour qui faire de la politique, c’est servir la population. Jean-Christophe Fromantin montre l’exemple. Il a autour de lui, à Neuilly-sur-Seine, des UMP, des Nouveau-Centre, des gens de la société civile…
Allez-vous affronter Patrick Balkany aux législatives ?
Oui, il y aura la candidature d’un Levalloisien aux législatives… Non, ça ne sera pas la mienne. J’ai monté mon entreprise il y a peu de temps, c’est trop tôt pour moi. Et puis, je ne suis pas un adepte du cumul des mandats. Mais pourquoi pas Loic Leprince-Ringuet, conseiller municipal… Rien n’est défini. C’est une élection très politique où les partis ont beaucoup de poids par le biais des investitures. L’indépendance est probablement moins payante…
Et aux municipales ?
Oui, nous serons présents !
Nous, c’est vous ?
L’équipe ! On a gagné parce qu’on était une équipe. Je pense à ma suppléante Frédérique Collet et à tous les Levalloisiens qui m’ont aidé, y compris financièrement. Et puis vous savez, ça n’est pas un inconnu qui a battu Isabelle Balkany. Je suis certes inconnu du grand public mais connu de mon public. Les Levalloisiens ont voté pour la proximité, l’écoute, le sens du service, la connaissance. Contrairement aux Balkany, j’habite Levallois, je prends mon petit déjeuner dans le bar du coin, je suis là le week-end. Je ne suis pas seulement là en semaine de 10h à 20h… Seuls 12 000 électeurs levalloisiens sur 40 000 sont présents à Levallois pendant les heures de bureaux.
Allez-vous prendre contact avec les autres candidats divers-droite élus contre l’UMP dans l’Ouest parisien pour partager vos expériences, susciter de nouvelles candidatures, etc
Il est trop tôt pour le dire mais je pense que des initiatives dans le sens que vous décrivez auront lieu. J’y suis favorable, à condition que cela ne débouche pas sur la création d’un parti de plus…
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