« Le Hellfest a coûté en 2011 entre 750 000 et 1 million d’euros aux contribuables. En 2012, ce sera davantage ! »

Une semaine après le Hellfest, Louis Peramet, porte-parole du collectif “Provocs Hellfest, ça suffit” (blog) dresse un bilan de l’action des opposants au festival pour les Nouvelles de France.

Quel bilan faites-vous tout d’abord de cette édition 2012 du Hellfest ?

Le Hellfest a attiré cette année 25 000 festivaliers, un chiffre stable par rapport à l’année dernière, contrairement à ce qu’on a pu entendre ici et là. Evidemment, les organisateurs les comptent trois fois de suite (une fois chaque jour), ce qui donne selon eux entre 70 et 80 000 personnes… L’objectif de ce gonflement statistique, c’est d’obtenir un gonflement des subventions publiques

“Entre 25% et 30% des groupes invités en 2011 sont christianophobes, satanistes ou tiennent des propos attentatoires à la dignité humaine.”

Y a-t-il eu, comme les années précédentes, des groupes antisémites et/ou antichrétiens ?

Selon nous, 25% des groupes invités en 2011 sont christianophobes, satanistes ou tiennent des propos attentatoires à la dignité humaine. Le Père Benoît Domergue, qui a étudié plus en détail que nous les paroles et les références des groupes invités à se produire au Hellfest en 2012, parle de 30%.

Vous évoquiez il y a un instant les subventions publiques au Hellfest. A combien les chiffrez-vous ?

600 000 euros de subventions ont été votées pour l’édition de 2011. C’est bien sûr sans compter les aides indirectes, les emplois aidés du Conseil régional mais aussi les moyens logistiques, de sécurité, de communication afférents à tout festival d’ordre culturel si j’ose employer le terme. Le total des subventions publiques, de ce que paye le contribuable pour la tenue du festival de l’Enfer, se situe davantage entre 750 000 et un million d’euros. Pour l’année prochaine, le festival doit changer de place en raison de la construction d’un établissement scolaire. Les organisateurs ont acheté un terrain à 400 mètres pour 1,7 million d’euros dont 160 000 euros de subventions de la communauté de communes, 200 000 euros du Conseil régional des Pays-de-la-Loire (vote en septembre), 50 000 euros de la mairie de Clisson et 50 000 euros du Conseil général de Loire-Atlantique (accord oral pour l’instant). Si les organisateurs annoncent déjà 100 000 festivaliers l’année prochaine, c’est parce que le nouveau terrain aura la capacité d’accueillir 33 000 personnes… grâce à l’argent des contribuables.

“La station Total du coin a exceptionnellement fermé la nuit pendant le Hellfest et l’Espace culturel Leclerc n’a pas ouvert tout le temps du festival alors qu’il en est mécène.”

Est-ce que, comme ont pu le raconter la plupart des médias, l’édition 2012 du Hellfest s’est déroulée sans heurt ?

Non. Une vingtaine d’évacuations sanitaires faisant suite à des comas éthyliques ont eu lieu. Il faut dire que durant ces trois jours, ce sont 100 000 litres de bière et 8 500 litres de vin qui ont été consommés. La cocaïne et le shit ont beaucoup circulé et 52 personnes ont été interpellées pour détention de stupéfiants et de drogues dures. J’ai eu vent de plusieurs gardes à vue pour violences en réunion. Deux faits sont quand même significatifs : la station Total du coin a exceptionnellement fermé la nuit pendant le Hellfest et l’Espace culturel Leclerc n’a pas ouvert tout le temps du festival alors qu’il en est mécène.

J’ai lu que chaque festivalier avait dépensé en moyenne 1 200 euros en trois jours…

C’est exact. Quand mes enfants vont aux JMJ (Journées mondiales de la jeunesse, ndlr) pour dix jours, ils dépensent chacun 400 euros…

Comment votre action a-t-elle été évoquée par les médias ?

Notre collectif a enregistré un bon accueil des médias : Valeurs Actuelles, La Croix, Presse Océan, etc nous ont mentionné, sans oublier ce reportage réalisé pour France 4 et diffusé cet été. Il est arrivé que la position du collectif “Provocs Hellfest, ça suffit” ne soit pas correctement rapportée par certains médias. Je profite de cet entretien pour la rappeler : nous exigeons l’arrêt des subventions par les pouvoirs publics tant que figureront des groupes christianophobes, satanistes ou aux paroles attentatoires à la dignité humaine dans le programme du Hellfest. Le collectif ne demande pas son interdiction. En mettant la pression sur les organisateurs, nous espérons qu’ils prendront conscience de la nécessité d’un cahier des charges et d’une vigilance accrue. On a déjà obtenu le retrait de deux groupes : Satanic Warmaster et Anal Cunt, grâce à l’intervention de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes.

En 2012, nous serons encore plus vigilants car certains groupes sont très dangereux même s’ils n’affichent pas ouvertement leur christianophobie : je pense à Therion et invite vos lecteurs à lire ce témoignage effrayant d’un festivalier. L’Adversaire avance aussi caché…

“Nous allons organiser des réunions d’information dans toute la France.”

Avez-vous obtenu d’autres résultats ?

Grâce à notre action, il n’est plus possible d’acheter de produits dérivés sur le site officiel du Hellfest. Les logos de tous les mécènes et sponsors ont également disparu du site. Ils continuent à soutenir le festival mais ne s’affichent plus… Bien qu’il ait demandé à Google France de fermer notre blog de campagne (hébergé par Blogspot, une filiale du géant américain, ndlr), Ben Barbaud (directeur du Hellfest, ndlr) n’a pas obtenu gain de cause. Enfin, nous avons noué des relations avec des métalleux, des blogueurs et les autorités.

Quels sont vos projets pour la suite ?

Fort de 5 000 personnes ayant signé sa pétition, le collectif “Provocs Hellfest, ça suffit” va organiser des réunions d’information dans toute la France. La première aura lieu en Savoie début octobre, la suivante en Haute-Normandie au quatrième trimestre 2011. Nous comptons alerter l’opinion sur le vote en septembre prochain par le Conseil régional des Pays-de-la-Loire de subventions au Hellfest et mettons actuellement la dernière main à une lettre au ministre de l’Intérieur et des Cultes. Nous demandons à Claude Guéant d’être vigilant sur la nature des propos diffusés au Hellfest.

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103 Comments

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  • Braindead , 24 septembre 2011 @ 9 h 33 min

    Certes, Monsieur Martin, mais reconnaissez tout de même que les questions sont orientées de façon à permettre à l’espèce de fanatique y répondant de provoquer la polémique. Attention, je ne dis pas que les réponses de l’individu en question ont forcément donné suite ou sont allées dans ce sens là. Mais faisons un tour des questions rapidement ensemble.

    “Vous évoquiez il y a un instant les subventions publiques au Hellfest. A combien les chiffrez-vous ?” – La réponse attendue avec cette question est celle qui consiste à dire que c’est scandaleux, le Hellfest coûte de l’argent public.

    “Est-ce que, comme ont pu le raconter la plupart des médias, l’édition 2012 du Hellfest s’est déroulée sans heurt ?”. Sur cette question, vous permettez à M. Peramet de tenter de démontrer que le Hellfest, en plus d’être un évènement coûteux, est un évènement exclusivement violent, criminel où tout le monde passe plus de temps à se pochtronner et à se droguer qu’autre chose. Il est temps de rétablir un peu de vérité sur le sujet. Il est évident que dans ce genre de festival, bière, alcool et parfois certaines drogues tournent facilement. Mais la population est en majorité venue pour écouter des artistes, pas pour se défoncer. Bien sûr, il y a des cas de ce genre d’individus, mais ils restent minoritaires. Je vais prendre l’exemple du campement où je me situais : sur une dizaine de personnes, 2 étaient dans un état éthylique avancé en permanence (oui, ça fait un 5e). J’ai envie de dire : et alors ? Ca les regarde tant qu’ils ne constituent pas un facteur de trouble à l’ordre public (vu leur état, c’eut été plutôt difficile, en fait…). Enfin pour revenir sur la soit disante violence présente dans le festival, ceci est totalement faux. Les seuls moments où des coups sont échangés, ce sont pendant les pogos, au milieu des concerts. Mais c’est une tradition et danse metalleuse que des esprits aussi simples et frustres que celui de M. Peramet ne peuvent bien évidemment pas ne serait ce que concevoir.

    “J’ai lu que chaque festivalier avait dépensé en moyenne 1 200 euros en trois jours…”. Sur cette question, vous attendez bien évidemment qu’on vous réponde que ce festival brasse énormément d’argent, que les organisateurs doivent forcément s’en mettre plein les poches…

    “Comment votre action a-t-elle été évoquée par les médias ?”. La démarche dialectique de votre interview est quand même efficace, reconnaissons le. Après avoir dépeint le festival comme quelque chose de catastrophique financièrement (fonds publics et privés), vous permettez à M. Peramet et son collectif sectaire de se poser en véritable solution à ce problème. Bien vu, vous êtes très habille. En même temps, vous êtes journaliste, quoi…

    “Avez-vous obtenu d’autres résultats ?”. Question constituant somme toutes la suite logique de la précédente. Non content d’avoir présenté le collectif comme une solution, vous leur faite de la publicité en leur questionnant leur efficacité. Retenez tout de même, M. Martin, que faire de la publicité pour une cause extrêmiste pose un “léger” soucis moral voir éthique lorsque vit en démocratie (moral mais pas politique, je vous l’accorde, car la liberté d’expression existe bel et bien, même pour les intégristes et autres “rednecks” comme M. Peramet).

    “Quels sont vos projets pour la suite ?”. Là aussi, vous continuez sur la tribune publicitaire. En clair, une bonne partie de votre article n’est en fait qu’une grosse page de publicité dont la cible reste un public majoritairement chrétien mais radical, et fermé à toute discussion. Je note toutefois les réunions publiques qui seront tenues pas le collectif notamment celle du 4e trimestre 2011 en Haute Normandie : étant originaire de la région, ne manquerait pour rien au monde un petit déplacement pour expliquer à M. Peramet ce qu’est l’ouverture d’esprit :)

    Voilà, ce post est certes un peu long, mais je me devais de démontrer factuellement, M. Martin, que votre interview, même si elle intervient dans le cadre de votre travail de journaliste, travail respectable et utile, est une interview tout simplement à vocation polémiste et scandaleuse. Soit elle dénote d’un parti pris, soit d’une consigne éditoriale, mais en tout état de cause, je considère que cela revient à prostituer Dame Presse un peu trop facilement à mon gout.

    A votre disposition pour continuer à échanger sur cette tribune.
    Cordialement

  • Eric Martin , 24 septembre 2011 @ 11 h 18 min

    Nouvelles de France laisse toujours ses invités s’exprimer, même quand ils disent des choses qui ne plaisent pas aux rédacteurs. Exemple avec Philippe Simonnot qui s’en prend aux “lobbies” juifs et chrétiens ou avec Gérard Schivardi sur la polygamie ou le “mariage” gay. Contrairement à de nombreux médias, nous affichons la couleur : droite libérale-conservatrice. Nous croyons que la neutralité n’est pas de ce monde. Et en effet, nous aimons la polémique.

  • Braindead , 24 septembre 2011 @ 11 h 39 min

    Sans vouloir chercher la petite bête, M. Martin, vous ne répondez pas tout à fait à la question finale qui est posée dans mon post. Au vu de votre réponse, j’en déduis donc avec plus ou moins de certitude que cette interview découle d’un parti pris (droite libérale conservatrice, même si je dois vous avouer que j’ai du mal à concevoir l’existence politique d’une telle mouvance, libéralisme économique ou politique et conservatisme s’opposant traditionnellement en sociologie politique ; mais ce n’est pas le débat).

    Je pense que pour achever votre travail de journaliste sur cette thématique, il aurait été pertinent de votre part d’interviewer également, par exemple, Ben Barbaud, l’organisateur du festival, afin que vos lecteurs puissent avoir tout simplement une pluralité de points de vue. C’est le minimum qu’on est en droit d’attendre lorsqu’on effectue un travail qui consiste à mettre la vérité en lumière, n’est ce pas ? :)

    A défaut, vous ne faites pas un travail de journaliste, mais bien de polémiste, comme vous le revendiquez dans votre dernier message. Ce qui ne vous éloigne guère d’un Eric Zemour ou d’un Jean Michel Apathie, sans vouloir vous offenser.

  • Eric Martin , 24 septembre 2011 @ 12 h 46 min

    “Libéral-conservateur” signifie attaché(s) à la libre entreprise et à l’économie de marché mais aussi à la famille (“from values comes value”), à la vie et à un Etat restreint (pour le bien de nos libertés à tous). Toutes les droites ont la parole sur ndf qui a vocation à les faire se rencontrer, se fréquenter.

    Vous semblez naître de la dernière pluie : évidemment que le choix d’interroger quelqu’un découle d’un parti pris. Et ici, on l’assume d’autant plus que Ben Berbaud a eu davantage la parole que les opposants du Hellfest dans de nombreux autres (et plus grands) médias. Il nous fallait rétablir l’équilibre. Les lecteurs sont suffisamment grands, lorsqu’ils souhaitent lire un contenu de gauche ou christianophobe, par exemple, pour aller sur les sites de gauche ou christianophobes. Pour autant, ndf n’a pris position contre le Hellfest. Nous avons juste alerté nos lecteurs de la présence de groupes antichrétiens et antisémites (ces derniers ont d’ailleurs été écartés). Nous ne sommes d’ailleurs pas pour l’interdiction de ces groupes mais pour l’arrêt des subventions (=argent public) aux festivals qui les accueillent… Pour le reste, si ça en amuse certains de vomir leur haine sur les juifs, les musulmans ou les chrétiens… Tant qu’ils ne passent pas aux actes et n’appellent pas autrui à passer à l’acte, bien évidemment.

  • sweetnoize , 27 septembre 2011 @ 10 h 57 min

    Le Hellfest est devenu un objet de fantasme, pour grand nombre de personnes il s’y passe des choses que la morale réprouverait. Pourtant, moi qui m’y rends chaque année depuis quatre ans, je n’y ait jamais vu de messe noire ou toute autre chose moralement réprouvable.

    Les fans de ces musiques, et je dis bien ces musiques, n’ont que faire du christ et tous ces tralala, les seules choses qui préoccupent, c’est la musique, passer du bon temps avec des personnes qui partagent l’amour de la même musique, boire quelques bières voire du muscadet et bien dormir pour pouvoir être en forme le lendemain et apprécier au mieux ce marathon musical.
    Je n’ai jamais assisté au cours de ces années, à une quelconque offense quelle qu’elle soit, envers une religion quelle qu’elle soit ou un individu quel qu’il soit. Et n’en déplaise aux plus mordus, jamais, jamais cela n’arrivera.
    j’ai pu lire sus des sites anti Hellfest, beaucoup plus d’insanités insitant à la haine, que je ne pourrais entendre en cent ans de hellfest.

    La loi divine ne régissant pas ma vie, je continuerais à me rendre à ce superbe festival, je continuerais également à respecter ceux qui m’entourent, accepter leurs différences… etc etc…

    Quand le métal aura tué autant de personnes sur cette terre que la religion, nous serons sur un pied d’égalité, et vous pourrez enfin vous essayer à la critique.

    Je vous aime, même avec vos esprits étriqués, je vous aime.

  • RIVIER Hugo , 27 septembre 2011 @ 22 h 14 min

    Moi je veux bien que les régions arrêtent de financer le Hellfest. Mais à ce moment là, que l’Etat revende AUSSI les Eglise, cathédrales, temples etc aux institutions religieuses qui leur correspondent, et arrêtent d’en assumer l’entretien, au titre de “vieilles pierres” ( http://www.rue89.com/explicateur/2010/12/22/comment-est-financee-la-construction-des-lieux-de-culte-181999 )…la séparation de l’Eglise et de l’Etat, ça vous dit quelque chose? Il s’agit d’un des principes fondateurs de notre république…alors, si on interdit le financement public du Hellfest, interdisons aussi le financement public des églises et lieux de culte…
    Perso, à choisir entre payer des impôts finançant un festival ( culturel, donc ) et des impôts servant à financer des lieux de culte, je choisirai TOUJOURS le festival…en particulier s’il s’agit du Hellfest !

  • RIVIER Hugo , 27 septembre 2011 @ 22 h 20 min

    Ah, et pour ceux que ça intéresse, je mène actuellement de passionnants échanges avec le collectif “Provoc Hellfest, ça suffit”. Les propos que j’y tiens n’engagent que moi, et risquent de ne pas plaire à tous les métalleux qui les liront, mais si quelqu’un souhaite obtenir les copies des emails échangés, je ne vois pas pourquoi ils devraient rester secrets… ( contactez-moi : [email protected] ) >>> Notre combat continuera malgré les religions, les politiques et les jugements sans fondements…

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