Tout baisse. Les actions, les matières premières, l’or, l’immobilier. Et si c’était le signe avant coureur de la grande correction ?
La semaine dernière, le Dow Jones a marqué sa sixième semaine consécutive de perte. Il a replongé en dessous des 12 000 points. Force est de constater que depuis 12 ans, ce cas de figure ne s’est produit que 5 fois. Cinq fois mémorables, puisque toutes se sont produites dans un contexte dit “de liquidation”, c’est à dire un contexte dans lequel tout, matières premières, actions, métaux étaient en perte.
Normalement, lorsque les actions montent, l’or (et les matières premières) baisse (et vice-versa). C’est ce qu’on appelle une “corrélation inversée”. Il en est de même d’ailleurs avec l’immobilier. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles nous conseillons toujours de diversifier ses placements. Aujourd’hui, les actions baissent (environ 7% de perte en 6 semaines). Mais l’or aussi (-2%), lui qui d’habitude est en corrélation inversée. Même le pétrole (-13%) alors que tout laisse prévoir une augmentation substantielle du prix du baril à terme. L’immobilier montre des signes de faiblesse et la lettre que Christian Noyer, gouverneur de la banque de France, vient d’envoyer aux Présidents des deux assemblées et de la République dans laquelle il évoque une possible bulle immobilière ne va pas faire repartir le marché à la hausse.
Que se passe-t-il ?
Nous écrivions, il y a peu, que nous étions dans un contexte de stagflation. Nous ajoutions que cette situation n’est pas tenable à terme car elle entraîne forcément une instabilité sociale. Il faut en sortir. Une sortie possible est une grande correction. LA grande correction que nos Etats ont tenté d’éviter en réinjectant à tour de bras des milliards dans le circuit et en empêchant les banques d’apurer leurs comptes, de peur de les voir exploser. Et si, malgré tout, la nature reprenait ses droits ? Et si, au regard de ce qui se passe avec la Grèce, de ce qui se prépare avec le Portugal, l’Espagne, l’Italie et, peut être la France et les USA, c’était tout le système qui était en train d’imploser ? Allez, histoire de vous donner le tournis, je vous cite quelques chiffres; Savez vous qui est le plus grand créditeur de la Grèce ? La Banque centrale européenne. A la fin du premier trimestre 2011, la Grèce avait emprunté 90 milliards d’euros à la BCE. Vous connaissez le capital de la BCE? 5,3 milliards d’euros. Autrement dit, si la dette grecque ne perd ne serait-ce que 6% de sa valeur, la banque centrale de l’Europe est sous l’eau. Vous comprenez mieux l’acharnement de M. Trichet à éviter toute forme de “restructuration” de la dette grecque! Mais attendez, ce n’est pas fini. La BCE détient aussi 1 900 milliards d’actifs pas forcément très fiables en provenance de 17 pays européens. C’est contre ces actifs que la BCE prête à l’Irlande, au Portugal, à l’Espagne etc…, prenant leurs obligations en retour ! Si les pays débiteurs n’assurent pas leurs paiements, et nous savons que certains ne sont pas en mesure de le faire, les “actifs” de la BCE perdront leur valeur. Et notre belle banque centrale… fera faillite !
Mais, allez vous me dire, du moins ceux qui suivent avec attention le cours des évènements, tout cela nous le savons, il suffit de lire la grande presse, même entre les lignes. La situation n’est pas nouvelle et la Grèce était déjà en situation de faillite au moment de son adhésion à l’Euro. Ça n’explique pas pourquoi tout baisse en ce moment.
Et bien si, mes amis. Tout baisse en ce moment parce que les gros acteurs des marchés… se retirent. Je vous ai parlé de la BCE, mais ne croyez pas que la FED est mieux. Sa situation est même pire. L’Etat fédéral américain est en cessation de paiements. Le miroir aux alouettes de Barack H. Obama est brisé. La majorité républicaine ne veut plus cautionner la politique de surendettement et exige un retour aux règles saines de gestion d’un Etat. Personne n’a oublié là bas que la défaite du camp républicain contre Obama était due à la crise financière (et non pas à la guerre d’Irak comme certain faisaient semblant de croire en France), crise dont la cause originelle datait de… Bill Clinton ! La faiblesse des républicains face au Président démocrate d’alors a provoqué la plus grande crise depuis l’avant guerre et, accessoirement, la défaite des républicains qui avaient pourtant dénoncé ces égarements. Pas question pour eux aujourd’hui de répéter la même erreur; ils sont et resteront fermes. Plutôt le krach dont ressortira quelque chose de neuf (Ordo ab chao) que laisser s’enfoncer inexorablement et lentement le Titanic fédéral.
Alors, les gros acteurs anticipent. Sur la pointe des pieds, ils se retirent. Logique, dans de telles circonstances, il est plus important d’éviter le risque que de prendre des risques.
Et nous, que devons nous faire ? Tout dépend de votre appétence au risque. Par exemple, vous pouvez acheter des obligations du trésor grec à 10 ans, ils vous rapporteront 17%… ou un joli papier à mettre sous verre à côté des emprunts russes de vos arrières grand parents. Vous pouvez vous rendre liquide pour attendre le krach et rafler à bon compte des valeurs sûres que vous avez quelques mois pour repérer… mais liquide en quoi si la BCE explose ? Plus que jamais un bon conseiller en gestion de patrimoine vous sera utile ! En tous cas si quelqu’un (un banquier par exemple) vous chante l’air du “y’a des hauts, y’a des bas, mais au bout du compte, avec les actions on est toujours gagnant”, invitez le à jouer avec ses propres avoirs et ne lui laissez pas un centime, vous risqueriez de lui devoir de l’argent d’ici peu !
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