par Alain Bournazel, du Comité de rédaction des Cahiers de l’Indépendance.
Les accords de Schengen font partie de ces épouvantables sottises qui scandent la prétendue « construction européenne ». Selon une technique éprouvée, l’affaire commence d’une manière modeste qui semble relever du bon sens. Un accord est signé, en 1985, par cinq Etats qui sont déjà régis par des accords de libre circulation : France, Allemagne et les trois Etats du Benelux (Belgique, Luxembourg, Pays-Bas). Progressivement les accords sont élargis et sont intégrés par le traité d’Amsterdam dans l’ensemble des traités européens. Une fois de plus, le Royaume-Uni qui ne prend dans les traités européens que ce qui l’arrange se tient à l’écart du dispositif, suivi d’ailleurs par l’Irlande.
L’espace de Schengen, comme on l’appelle comporte quatre dispositions essentielles :
Chaque pays membre accorde des visas pour l’ensemble de l’espace ;
Tous les pays membres doivent accepter les visas des autres ;
Les frontières intérieures de l’espace sont supprimées ;
Les contrôles ne subsistent que pour les frontières extérieures.
Sur le plan théorique, le système est parfait. Sur le plan pratique, c’est une catastrophe. L’espace de Schengen est une passoire pour l’immigration clandestine. On n’a pas attendu l’afflux des réfugiés tunisiens à Lampedusa pour le savoir. Depuis des années, l’Espagne est un territoire de transit pour l’immigration illégale. Comme on pouvait s’en douter, les pays les plus laxistes en matière d’immigration clandestine entrainent des désordres dans l’ensemble de la zone.
Constatant que la « gouvernance » des accords de Schengen est défaillante, la France envisage une suspension des accords. « L’Europe n’est pas la libre circulation des immigrés illégaux » déclare Laurent Wauquiez. On ne peut que saluer cette prise de position lucide. Mais nous n’avons guère d’illusions. Connaissant nos gouvernants, il y a fort à parier qu’une fois de plus, ils capitulent. Pour le plus grand préjudice des citoyens. Le bon Monsieur de La Fontaine disait naguère :
« Hélas ! On voit que de tout temps
Les petits ont pâti des sottises de grands »Les deux taureaux et la grenouille
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