Alors que le ministre des Sports Chantal Jouanno doit mener la liste des sénatoriales à Paris, l’hebdomadaire Minute de mercredi annonce que le maire du 1er arrondissement Jean-François Legaret “est en train de monter, en dissidence, la sienne, soutenu par la plupart des maires d’arrondissements UMP”. Nouvelles de France a voulu en savoir davantage et rencontré Jean-François Legaret.
Jean-François Legaret, il paraît que vous montez une liste dissidente…
Pour l’instant, un certain nombre de conseillers de Paris UMP se posent des questions. Les quatre noms divulgués par les médias (Chantal Jouanno, conseillère régionale d’Ile-de-France élue à Paris en 2010, le sénateur sortant Philippe Dominati, la sénatrice sortante Catherine Dumas et Daniel-Georges Courtois, ancien conseiller de François Fillon, conseiller UMP de Paris élu dans le 15e arrondissement depuis 2008 et auparavant dans le 16e, ndlr) ne nous semblent pas représenter un pluralisme réel. Nous sommes donc un certain nombre à nous concerter, à réfléchir…
A une liste dissidente ?
Oui, c’est une hypothèse sur laquelle nous travaillons. Rien n’est bien sûr officiel et je ne suis pas habilité à effectuer la moindre annonce. Pour l’instant, nous donnons notre avis et faisons remarquer que nous n’avons pas été consultés… Mais, comme vous savez, la date limite de dépôt des listes, c’est le 16 septembre. Il coulera pas mal d’eau sous les ponts de la Seine d’ici-là.
Que reprochez-vous à la liste menée par Chantal Jouanno ?
De ne pas représenter les différentes sensibilités du groupe UMP au Conseil de Paris.
Qu’entendez-vous par “sensibilités” ?
Je pense d’abord aux maires d’arrondissements qui mènent un combat quotidien contre le maire de Paris. Les actions de terrain sont importantes, je pense dans mon arrondissement (le 1er, ndlr) à la rénovation des Halles ou de la Samaritaine. Nous avons besoin de l’aide, de l’appui de parlementaires. Or, ce sont les conseillers de Paris qui désignent les grands électeurs. Le minimum réclamé aurait été de pouvoir discuter préalablement à toute diffusion d’une liste dans les médias. C’est ainsi que nous avons boycotté la dernière réunion du groupe UMP où on allait nous demander d’entériner cette liste.
C’est le parachutage de Chantal Jouanno qui vous pose problème ?
Nous dénonçons la méthode et la monochromie. Cela nous paraît préjudiciable à un climat de rassemblement et d’union. Lorsqu’une liste n’est pas pluraliste, il y a le risque de pluralité de listes…
Êtes-vous favorables à une liste commune de l’UMP avec le Nouveau Centre dont le sénateur sortant Yves Pozzo di Borgo est issu ?
Il aurait en effet été souhaitable d’avoir des discussions avec le Nouveau Centre qui est une composante importante de la majorité.
La situation de la droite parisienne ne s’est pas améliorée depuis le début du second mandat de Bertrand Delanoë ?
Hélas, non. La situation est bloquée, entre non-dits et absence de débats. Lors des réunions, on ne parle à peu près de rien de ce qui est important… C’est valable pour la fédération de Paris comme pour le groupe au Conseil de Paris. Cet épisode des sénatoriales, entre autres épisodes, est pour certains l’occasion de réagir. Car une fois de plus, tout cela est mal préparé. Qu’attendons-nous pour débattre, réfléchir, faire des propositions et redessiner les lignes d’une stratégie d’opposition ?