par Alain Bournazel, du Comité de rédaction des Cahiers de l’Indépendance.
Que restera-il de positif de ce quinquennat ? Bien peu de choses sans doute. On retiendra des objectifs ambitieux, des déclarations fracassantes qui ne débouchent que sur des réalisations dérisoires, voire du néant. Selon une technique éprouvée, nos princes au lieu de confesser leurs fautes dénoncent des boucs-émissaires à la vindicte populaire, en s’appuyant sur l’adage bien connu de l’inénarrable Topaze : « Les coupables, il vaut mieux les choisir que les chercher ».
Vous l’avez compris, les grands coupables se sont les automobilistes. A partir de statistiques dont on ne sait sur quelles bases et comment elles ont été élaborées mais dans lesquelles on amalgame des situations aussi différentes qu’un 51 kilomètres heure sur une voie rapide et un 120 kilomètre heure en agglomération, on attribue à la « vitesse » la responsabilité majeure des accidents, sans tenir compte des autres causes comme l’état déplorable des routes, leur non-respect des normes, l’état trop souvent folklorique de la signalisation et toutes les autres causes susceptibles de compromettre la sécurité routière.
Nous sommes aujourd’hui dans une situation ubuesque. L’insécurité n’a jamais été aussi grande, nos frontières sont des passoires, le désordre s’étale sur les voies publiques. Et pendant ce temps, l’activité principale des forces de police semble consister à verbaliser des voitures qui ont dépassé le temps de stationnement autorisé, à procéder à des relevés d’infractions enregistrées par des radars ou à faire des statistiques dans les commissariats ou les gendarmeries.
La nouvelle offensive contre la vitesse déclenchée au nom de la sécurité routière apparait surtout comme un moyen d’apporter une contribution financière au budget de l’Etat qui en a bien besoin compte-tenu de l’arrogant train de vie des princes qui nous gouvernent. Et d’ailleurs il est bien connu et fréquemment dénoncé par des membres des forces de police eux-mêmes que les radars ne sont pas placés aux endroits les plus dangereux mais là où ils rapportent le plus.
Une fois de plus, les victimes, ce sont les Français qui travaillent, qui se lèvent tôt le matin et qui sont obligés de prendre leur voiture pour aller travailler parfois fort loin de leur domicile, sans avoir la possibilité de bénéficier des transports en commun qui accusent un retard désastreux par rapport aux besoins. Mais ce qui rend le plus odieux, cette offensive contre les automobilistes, c’est qu’elle est conduite par des gens qui pour certains d’entre eux se déplacent en voiture de fonction avec chauffeur.
Le contraste est frappant entre l’indulgence de notre système pénal à l’égard des criminels et des grands délinquants et les traitements réservés aux automobilistes. Les premiers font l’objet de remises de peine qui parfois interpellent. Mais jamais les automobilistes n’ont fait l’objet de la moindre indulgence pour la plus insignifiante des peccadilles depuis que Nicolas Sarkozy est installé à l’Elysée.
On sera reconnaissant aux membres du collectif de la « Droite populaire » et à tous ceux qui osent protester, de s’élever avec force contre l’attitude méprisante de nos gouvernants à l’égard des citoyens qui assument le labeur de la France dans une situation de crise prolongée. Et si les automobilistes, en 2012, administrent une bonne paire de gifles à ceux qui mettent en œuvre une politique aussi stupide que méchante, ceux qui les recevront ne les auront pas volées.
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