Christine Boutin, présidente du Parti chrétien démocrate (PCD) a officialisé mercredi sa candidature à l’élection présidentielle de 2012. Elle dévoile aux lecteurs des Nouvelles de France les grandes lignes de son projet présidentiel.
Christine Boutin, pourquoi vous présentez-vous à l’élection présidentielle ?
Aujourd’hui, le monde devient fou, nous sommes à la croisée des chemins et ma candidature vise à rappeler des principes fondamentaux. La question qui se pose au monde et à la France notamment, compte tenu de son histoire, est la suivante : « Quelle est la place de l’homme au XXIème siècle ? » L’homme est-il simplement une variable d’ajustement économique ou au contraire l’économie doit-elle être ordonnée à l’homme ?
Depuis que le monde est monde, il repose sur l’altérité, sur la différence sexuelle. Aujourd’hui certains ont la tentation de nier cette altérité et donc, par conséquent, de nier l’humanité. Je sais par expérience que ce type de débat ne sera pas posé, moi je le pose. Je suis indépendante et libre, je n’attends rien pour moi. J’ouvre un chemin pour la France et pour les jeunes candidats du PCD aux législatives.
Quelles seront les mesures phares de votre programme ?
La primauté de l’homme avant toutes choses, mais également le respect des plus faibles, la défense de la vie de sa conception jusqu’à sa mort naturelle ainsi que la défense de la famille. La bioéthique est également un thème auquel nous sommes attachés. Nous ne sommes pas contre la recherche mais nous voulons qu’elle soit encadrée. L’école est également un sujet qui me mobilise. Je veux que les écoliers sachent lire et écrire le français lorsqu’ils sortent du primaire et connaissent l’anglais à la fin du lycée. Je suis également favorable au port de l’uniforme qui peut recentrer les élèves sur la nécessité d’apprendre : ils auront ainsi autre chose à faire que de comparer la marque de leurs blousons.
Je suis également très attachée à la construction de l’Europe et favorable à l’introduction des références judéo-chrétiennes de celle-ci dans les traités européens. Cette démarche s’inscrit d’ailleurs dans l’histoire politique des démocrates-chrétiens qui ont fondé l’Europe, même si celle-ci l’a oublié.
Où vous situez-vous sur l’échiquier politique ?
Le PCD est un parti associé à l’UMP, je me situe donc à droite, une droite sociale et humaine. Ce qui importe pour nous, c’est l’homme. D’où, par exemple, mon combat pour le respect de la dignité des prisonniers même si la justice doit pouvoir être effective dans notre pays.
Quelle est votre position sur l’immigration ?
Je suis pour le respect des lois de la République tout en traitant les gens de façon humaine. Il est fondé, selon moi, qu’un pays puisse estimer s’il est, ou non, en mesure d’accueillir de façon digne les nouveaux arrivants et par conséquent puisse limiter l’immigration. Bien évidemment, limiter l’immigration ne veut pas dire renvoyer les immigrants dans des bateaux. Je pense qu’en ce domaine, la France doit coordonner sa politique avec celle des autres pays européens et participer à la création d’une solidarité européenne.
Pensez-vous que la progression de l’islam en France soit un problème ?
Je pense que la loi de 1905 doit s’appliquer. Je vous rappelle que la République accepte toute les croyances dans le respect des lois.
Vous avez fait partie du gouvernement Fillon. Pourquoi vous présenter contre le candidat de l’UMP ?
Mon projet est assis sur des principes majeurs de la société. Il est normal que je le présente aux Français. Le 1er tour des présidentielles sert à l’expression des projets, le second permet de choisir le futur Président.
Ne prenez-vous pas le risque de faire perdre Nicolas Sarkozy si celui-ci n’arrivait pas à atteindre le second tour ?
Si c’était le cas, il n’y aurait qu’un seul tour et nous ferions des primaires comme au Parti socialiste. Cela n’a pas de sens. En France le 1er tour constitue la primaire. Sur ce que l’on appelle le 2002 à l’envers, je crois que la surprise de 2002 venait surtout du fait que Lionel Jospin était un très mauvais candidat.
Croyez-vous pouvoir réunir les 500 signatures nécessaires ?
Je l’ai fait en 2002 alors que n’avait qu’un parti en formation. Aujourd’hui, nous avons des élus. Je pense pouvoir les réunir sans difficulté.
Irez-vous jusqu’au bout de cette campagne ?
Je n’ai jamais abandonné en cours de route. A 67 ans, j’ai acquis une maturité et conservé une excellente santé. J’ai eu une carrière magnifique, j’ai été ministre, je n’ai pas une folle envie de le redevenir. Mon idée est surtout de préparer les jeunes générations.
Fiscalement, quelles sont vos propositions ?
Je suis pour l’instauration d’un revenu de base de 200 euros donnés de la naissance jusqu’à 18 ans et de 400 euros de 18 ans jusqu’au décès. Ce concept est préconisé tant à droite qu’à gauche (ainsi que par les libéraux, ndlr). Le but est d’assurer à chacun de ne jamais tomber dans l’extrême précarité.
Qu’avez-vous pensé de la polémique autour du bouclier fiscal ?
Franchement, le bouclier fiscal c’est de la réforme à petits pieds, je ne veux pas rentrer dans débats comme celui-là.
Croyez-vous que Nicolas Sarkozy sera battu à l’élection présidentielle ?
Le Président est un homme de campagne, je le sais pour l’avoir suivi en 2007. A l’heure où nous parlons, il n’est pas encore rentré en campagne. L’élection me semble néanmoins très ouverte…
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