par Alain Bournazel, du Comité de rédaction des Cahiers de l’Indépendance.
Après les accords de Munich, Daladier était persuadé que la paix était sauvée. On prête au roi Louis XV cette réflexion désabusée : « La bonne machine (il parlait du gouvernement) durera bien autant que nous ». Ces deux phrases illustrent bien le grand spectacle que vient de nous administrer Bruxelles, qui tient à la fois de la farce italienne et de l’opéra bouffe.
Au delà du charabia des discours officiels, retenons l’essentiel :
- La Grèce qui a déjà reçu, en 2010, 110 milliards d’euros de crédits publics par l’Union européenne et le FMI, se voit attribuer un nouveau concours de 158 milliards d’euros dont 109 milliards sur crédits publics, le reste étant financé par le secteur privé. La durée des prêts est considérablement allongée puisqu’elle peut être portée à 30 ans.
- Malgré cette impressionnante injection de crédits, les dirigeants européens ne sont pas vraiment convaincus que la Grèce réussisse à s’en sortir. Aussi admettent-ils que ce pays puisse être en défaut de paiement. En revanche le défaut de paiement n’est accepté que pour la Grèce seule car les dirigeants européens ne veulent pas qu’il puisse s’étendre à d’autres pays en difficulté, comme le Portugal ou l’Espagne.
- Les Français doivent s’attendre à plus d’austérité.
Cette mascarade qui est devenue une spécialité des sommets de Bruxelles néglige volontairement deux points essentiels :
- Si la zone euro se trouve aujourd’hui dans cette position périlleuse, c’est que son fonctionnement est impossible. Pour des raisons politiques, les gouvernements ne veulent pas le reconnaître. Alors on répare le tacot pour le prolonger au moins jusqu’au printemps 2012 qui est l’horizon indépassable de la classe politique française.
- Si les politiques pensent que la Grèce est un cas exceptionnel et qu’il est possible d’éviter sa contagion à d’autres pays, ils se trompent lourdement. Par ses rigidités, l’euro est un facteur de crise permanent.
L’euro a été construit sur le mensonge ; il devait apporter la stabilité et la croissance. L’euro se prolonge sur le mensonge ; on ne peut pas conjurer la crise de l’euro car l’euro n’est pas viable.
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