Marine Le Pen, présidente du Front national, commente les résultats de son parti au lendemain du premier tour des cantonales. Pour elle, la « vague bleu marine » obtenue dans cette élection traditionnellement défavorable au FN autorise tous les espoirs pour la présidentielle.
Nouvelles de France : Comment analysez-vous les résultats du Front national obtenus au premier tour des cantonales ?
Marine Le Pen : Ils correspondent à une très forte poussée du Front national. Par rapport à 2008 (4,8%), nous triplons notre score ! Au niveau national, nous progressons dans des régions, comme l’Ouest et même l’Ile-de-France, qui n’étaient pas des bastions traditionnels du Front. Soulignons en outre que nos 15,3 % au niveau global représentent en fait une moyenne de près de 19% dans les 1450 cantons où nous étions représentés ! Soulignons que, dans toute son histoire, le FN n’avait jamais atteint de tels résultats dans un type d’élection qui lui est particulièrement défavorable. Enfin, je dirais que la forte abstention couplée au résultat très important du Front nous montre que le vote FN n’est pas le « vote de protestation » toujours mis en avant dans les médias, mais bien, de plus en plus, un vote de conviction.
Le Front national sera un acteur majeur des seconds tours. Comment les abordez-vous ?
Le Front est effectivement arrivé en tête dans 39 cantons et sera présent au second tour dans près de 400 circonscriptions. Nous aurons 204 duels avec le PS, 89 face à l’UMP, 37 contre le PCF et presque autant face à d’autres candidats de diverses droite et gauche. Nous allons demander aux électeurs d’amplifier la vague « bleu marine » du premier tour, afin de véritablement bousculer la politique appliquée depuis trente ans par l’UMP et le PS.
Nous étudierons ensuite soigneusement les résultats des seconds tours pour voir comment se seront déplacés les reports de voix en faveur du Front – qu’ils viennent de l’UMP ou de la gauche, car je pense que le clivage droite/gauche est périmé et que la vraie fracture se situe entre les mondialistes et les nationaux.
Pensez-vous que cette élection s’inscrive dans la logique électorale de la présidentielle ?
Oui. Notre bon résultat est le fruit du travail que nous avons effectué sur le terrain depuis des mois, à l’effort que nous avons fait de proposer des solutions aux problèmes concrets qui touchent les Français et répondent à leurs préoccupations quotidiennes. Nos adversaires espéraient que nous serions freinés par l’obstacle des cantonales qui, je le répète, sont les élections les plus difficiles pour le Front national. Le fait d’avoir triplé notre résultat est obligatoirement un facteur à prendre en compte et à inscrire dans la longue durée. De manière générale, notre résultat illustre et confirme la dynamique observée et mesurée depuis quelques temps par les études d’opinion. Cette dynamique est là et bien là et nous assistons au début d’une recomposition totale de la vie politique française autour du Front national.
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