Arrivé au pouvoir à l’occasion des élections générales du 14 mars 2004, José Luis Rodríguez Zapatero affiche un bilan très contestable. Mœurs, immigration, chômage, le leader socialiste laisse un désert derrière lui.
Réformes sociétales
Dans la très catholique Espagne, le chef du gouvernement socialiste n’a pas hésité à attaquer frontalement les conservateurs sur des points fondamentaux. Dès avril 2005, le gouvernement fait voter une loi autorisant le “mariage” entre homosexuels. Cette initiative provoque un tollé dans une bonne partie de la classe politique. Certains maires avaient annoncé publiquement leur intention de ne pas procéder à de telles cérémonies. Peu de temps après, le gouvernement revient à la charge avec un projet de loi sur portant réforme de l’éducation. Les cours de religion catholique y sont notamment visés. A nouveau, les contestations se font vives et en novembre 2005, près de 500 000 personnes manifestent dans la rue leur hostilité à ce projet. Enfin en mars 2010, José Luis Zapatero et sa majorité adoptent un projet de loi légalisant l’avortement jusqu’à 14 semaines, y compris pour les jeunes filles de 16 ans sans l’autorisation de leurs parents. Plus d’un million de personnes sont descendues dans la rue pour dénoncer cette initiative gouvernementale.
Immigration
Le gouvernement socialiste s’est également illustré sur le plan de la politique migratoire. Confronté à une forte immigration, l’Espagne a baissé les bras. “L’Espagne va régulariser en masse”, titrait Libération le 17 janvier 2005. Aussitôt dit, aussitôt fait. Au total, se sont près de 600 000 clandestins qui ont été régularisés en 2005.
Blessures de la guerre civile
Alors qu’un consensus semblait régner depuis la fin du régime franquiste, José Luis Zapatero fait adopter la Loi sur la mémoire historique le 31 octobre 2007. Celle-ci vient condamner le régime de Franco et impose le retrait des symboles franquistes des espaces publics. Le secrétaire général du Parti Populaire (PP), Ángel Acebes, a alors accusé Zapatero d’être “obsédé par le passé”. Selon un sondage du quotidien El Mundo, 41,3 % des Espagnols estimaient en 2005 que le gouvernement « rouvre les blessures du passé », contre 25 % croyant au contraire que la politique gouvernementale peut contribuer à l’oubli des vielles rancunes.
Crise et chômage
De 8% en 2008, le taux de chômage a explosé pour atteindre 22% de la population active en septembre 2011. L’Espagne a perdu son triple A en 2009 et doit donc emprunter à des taux pus élevés sur les marchés financiers. Depuis mai 2011, le gouvernement doit faire face à la contestation des “Indignés” qui réclament “une vraie démocratie, maintenant !” (¡Democracia Real YA!). Le bilan du gouvernement socialiste est donc assez mitigé. Pour faire face à la crise, Mariano Rajoy, chef du Parti Populaire et nouvel homme fort du pays a, quant à lui, promis un assouplissement du marché du travail, une diminution de la fiscalité sur les entreprises ainsi qu’une baisse significative des dépenses publiques.
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