Après un numéro des « Infiltrés » consacré à l’extrême-droite montrant une école catholique hors contrat de Bordeaux filmée en caméra cachée, le journal Sud Ouest avait publié un article contesté par l’association qui dirige l’établissement. Le quotidien prétendait notamment que l’émission avait enregistré “des propos racistes enseignés par les professeurs et répétés par les élèves scolarisés au collège“. La direction de l’établissement avait alors décidé de saisir le tribunal correctionnel de Bordeaux. Huit professeurs de l’école s’étaient également constitués parties civiles au procès. Le tribunal a finalement condamné Sud Ouest au paiement d’une amende de 2 000 € ainsi qu’à 1 000 € de dommages et intérêts par partie civile. Le quotidien devra en sus publier le dispositif de la décision dans le journal et sur son site internet dans les 10 jours à compter de la signification du jugement. Il a interjeté appel de cette décision.
Thomas Rivière est président de l’association Saint Projet qui a monté l’école catholique hors contrat mise en cause par Sud Ouest, il a accepté de répondre aux questions des Nouvelles de France.
Quelle est votre réaction suite à la condamnation du journal Sud Ouest ?
Je suis soulagé qu’une accusation aussi grave qu’injuste soit reconnue fausse par le tribunal. Sud Ouest avait mené une vraie campagne contre nous en publiant des articles à sens unique prenant comme acquise l’histoire montée par « Les Infiltrés », malgré les méthodes pourtant très criticables et critiquées de ceux-ci. Nous nous sommes fait insulter par ce journal. Plusieurs fois, Sud Ouest nous a lynché habilement, en ayant recours à des citations. Ils ont fini par écrire un article qu’ils n’ont pas suffisamment relu. Ils ont repris et aggravé leurs propos plusieurs semaines plus tard malgré nos dénégations et mises en garde, c’était l’attaque de trop. Aujourd’hui, ça leur retombe dessus.
Cette décision vous satisfait-elle ?
Je suis tout à fait satisfait. Sud Ouest n’a pas apporté la moindre preuve et le parquet a requis la condamnation alors que ce n’est pas tellement l’usage. Le procureur a même pris position contre le journal en déclarant que « dans une démocratie, si on veut qu’elle marche, la presse doit faire son travail et rapporter fidèlement l’information ».
Avez-vous encore des problèmes suite à cette histoire ?
A l’époque, on a eu des problèmes. Mais maintenant, tout est rentré dans l’ordre. Nous avons cependant toujours un procès en cours contre le rectorat qui a décidé de fermer le collège. A l’époque, l’école a souffert d’un harcèlement de certains médias et de certains politiques socialistes. L’inspection académique s’est crue obligée d’engager des inspections sans préavis ni respect des règles de procédure et prendre les mesures aboutissant à la fermeture du collège (16 élèves). Surfant sur cette vague médiatique, l’inspecteur a, par ses arguments, fait preuve d’une véritable volonté de discriminer et d’un antichristianisme primaire. Enfin, l’Académie a donné à cette décision une publicité qui paraît violer le secret professionnel : nous l’avons appris par la radio, ce qui est une première et marque le caractère anormal du traitement subi.
Pourquoi le journal Sud Ouest s’est-il acharné contre vous ?
Nous savons, lorsque Sud Ouest procède à des élections internes, que la rédaction est composée à 80% des personnes de gauche ou d’extrême gauche, on peut donc imaginer un parti pris de la part de ceux-ci. L’un des journalistes de ce quotidien a même été surpris en train de jeter des pierre sur une librairie catholique à côté de l’église Saint Eloi à Bordeaux. En ce qui nous concerne, nous avons une équipe de professeurs bénévoles et de qualité : les résultats éloquents de nos élèves peuvent en témoigner. Il n’y a pas de racisme d’aucune sorte chez nous : nous sommes une école catholique donc nous ne laissons pas passer ce genre de choses. Cette émission à partir de laquelle tout est parti est l’aboutissement d’une opération d’infiltration de 2 ans, je pense donc qu’il y avait une volonté politique de nuire.
Qu’en est-il de vos effectifs désormais ?
Nos effectifs sont stables alors qu’ils devraient croître. La diffamation porte et cela reste malheureusement dans les esprits…
Comment faites-vous pour trouver des professeurs compétents ?
Dans le hors contrat, en primaire, nous n’avons aucun mal à trouver des professeurs compétents. L’avantage, c’est qu’il y a un vrai pouvoir de choix et de sélection des enseignant que l’on ne retrouve pas dans le public et peu dans le privé sous contrat. L’Institut libre de formation des maîtres (ILFM) nous aide à trouver des professeurs compétents.
Comptez-vous rouvrir un collège ?
Ça n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant. Vu les attaques subies, cela serait difficile…
Les enfants de l’école ont-ils eu à subir des invectives ou des brimades suite à l’affaire des “Infiltrés” ?
Non, pas du tout. Ils ne sont ni montrés du doigt ni persécutés. Nos élèves sont des enfants sans problème et tout le monde le sait. Les anciens élèves ont toujours de très bons résultats et sont parfaitement intégrés dans les établissements qu’ils fréquentent ensuite.
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