par Alain Bournazel, du Comité de rédaction des Cahiers de l’Indépendance.
Le débat sur la laïcité fait partie de ces débats sans fin et parfaitement inutiles dans lesquels s’enlise avec plaisir la société française. Que n’a-t-on écrit sur le sujet ? Déjà, en 2003, le rapport Baroin préconisait une nouvelle loi pour procéder à des « accommodements raisonnables de la vénérable loi de 1905. Citons parmi d’autres le rapport Rossinot en 2005, le rapport Machelon en 2006, la création d’un observatoire de la laïcité auprès du Premier ministre en 2007. Aujourd’hui, on nous explique qu’il faut « réévaluer le principe de laïcité et son application pour tenir compte des évolutions de la société française ».
D’où vient cette frénésie alors que la loi de 1905 dont les principes sont repris dans la Constitution de la Ve République avait posé une règle simple : la religion est une affaire privée dont les instances de la République n’ont pas à connaître. Le problème aujourd’hui, c’est qu’au nom de certaines revendications religieuses sont remises en cause des modalités de la vie collective qui jusqu’à présent faisait l’objet d’un large consensus : repas dans les cantines scolaires, mixité dans les piscines, soins dans les hôpitaux, circulation dans les rues, dates pour les examens, et bien d’autres choses encore. Bref, céder à ces revendications d’où qu’elles viennent, ou même accepter d’entrer dans le débat, c’est finalement consentir à terme à un changement radical de notre organisation sociale et même à un changement de société. C’est sans doute le souhait de certains extrémistes. Mais nous n’en serions sans doute pas là sans la complaisance des pouvoirs publics qui n’ont pas hésité à faire de la surenchère en s’engageant sur la voie douteuse des « discriminations positives ». Le débat sur la laïcité ne renvoie finalement qu’à une seule cause : la lâcheté de nos gouvernants face à la montée des communautarismes.
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