Claude Allègre a regardé le débat entre candidats à la primaire socialiste jeudi soir sur France 2. Il a accepté de faire part de ses impressions aux Nouvelles de France :
Claude Allègre, comment avez-vous trouvé cette confrontation ?
Ennuyeuse mais maîtrisée. Il n’y a pas eu d’éclat. On s’attendait à des piques mais chacun s’est relativement maîtrisé. Je remarque que le mot le plus prononcé par tout le monde a été le mot “croissance”. Dommage que David Pujadas n’ait pas posé la question suivante : “comment des gens dont le credo est la croissance peuvent-ils s’allier avec les écolos dont le mot favori est ‘décroissance’ ?”. J’aurais aimé que des journalistes posent cette question aux candidats à la primaire socialiste…
Cette primaire, c’est votre problème ?
Non, ça ne me concerne pas.
Vous avez un candidat préféré ?
La plus sérieuse, c’est Martine…
Que pensez-vous de Manuel Valls, réputé pour son pragmatisme ?
Rien du tout…
Votre enthousiasme fait peur…
Je ne suis pas fana des primaires. Si on continue dans cette direction, les partis politiques, dont je suis un défenseur, disparaîtront. Les primaires ne sont pas la tradition en Europe. Elles s’expliquent aux États-Unis par le fait que le scrutin présidentiel est à un tour et qu’en dehors des élections, les partis républicain et démocrate n’existent pas. Sans parler des mauvaises surprises : 5 mois après la victoire de Prodi (en 2005, ndlr), arrivait Berlusconi… A cause de cet espèce de truc des primaires, une partie de la gauche a lâché Prodi. Un peu comme la primaire interne organisée au Parti socialiste en 2007 a affaibli Ségolène Royal.
Vous allez y participer, les 9 et 16 octobre ?
Non, je ne voterai pas, pas plus que je ne voterai si des primaires étaient organisées à droite.