Après son départ de Minute, dont il fut rédacteur en chef durant neuf ans, Bruno Larebière vient de démissionner de l’agence en ligne Novopress et du Bloc identitaire, dont il était un cadre important. Explications.
Bruno Larebière, le quotidien Libération annonce ce matin votre départ de la direction du Bloc identitaire. Confirmez-vous l’information ?
Oui, même s’il y a quelques inexactitudes dans le « confidentiel » de Libé, qui me prête un rôle historique que je n’ai pas eu : je n’ai pas été un des fondateurs des Identitaires.
J’ai quitté le bureau exécutif du Bloc identitaire, où j’étais en charge depuis deux ans de la communication sous le nom de Bruno Vendoire – c’est peut-être pour cela que Libé parle de « direction occulte » ! –, ainsi que la direction du site Novopress.info.
Vous avez récemment quitté Minute, maintenant le Bloc identitaire et Novopress : pourquoi ?
Mon départ de Minute est dû à la volonté d’effectuer une reconversion professionnelle après presque trente ans de journalisme. Je suis devenu consultant en communication, plus précisément consultant en stratégie de communication, auprès d’entreprises, d’institutionnels et de personnalités. J’ai également pour nouvelles activités l’analyse d’études d’opinion, la rédaction de contenus pour des sites professionnels, la conception de campagnes et de slogans, etc. Par rapport à mes clients, je me dois d’être libre de tout engagement partisan, d’où mon retrait de toutes mes responsabilités politiques.
On dit que vous seriez prêt à rejoindre l’UMP : info ou intox ?
Ou cauchemar de certains ? [rires] Je viens de vous dire que je ne pouvais plus avoir d’engagement partisan. Si l’UMP (ou telle tendance de l’UMP, parce que le parti présidentiel n’est pas monolithique) voulait faire appel à mes services, je ne manquerais pas d’étudier ses besoins et de lui adresser une proposition et un devis.
« Au bout de trente ans de journalisme et de politique, je me sens libre »
Et le FN ?
Si votre question est de savoir si je suis prêt à travailler pour le FN, la réponse est non.
Pourquoi ?
Parce que je ne pourrais pas, dans le cadre d’une élection présidentielle, être efficace si je ne me sentais pas un minimum en phase sur des points essentiels. Or j’ai des convictions qui, sur des « fondamentaux » comme dit le FN, sont à l’opposé des positions actuelles de ce parti. Je vous en citerai deux : l’Europe et la décentralisation. Marine Le Pen projette de faire sortir la France de l’Union européenne, donc d’anéantir toute construction européenne, et veut supprimer les régions administratives pour ne conserver que l’Etat et les départements. S’il y a bien pour moi deux points « non négociables », c’est l’impérieuse nécessité, ne serait-ce que pour assurer la paix en Europe, de poursuivre et de renforcer la construction européenne (avec un autre mode de fonctionnement mais c’est un autre sujet), et l’absolue nécessité, également, d’appliquer réellement le principe de subsidiarité et d’en finir avec le jacobinisme qui étouffe les communautés naturelles.
Vous interrompez trente ans d’engagement politique. Comment vivez-vous cela ?
Cela fait même plus de trente ans puisque j’ai commencé à militer au RPR à l’âge de 15 ans en 1978 ! Je me sens libre…
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