Après les députés Jacques Myard et Nicolas Dupont-Aignan, la Présidente du Parti chrétien-démocrate a bien voulu réagir ce dimanche dans les colonnes des Nouvelles de France sur l’inculpation de Dominique Strauss-Kahn :
Christine Boutin, que pensez-vous de cette “affaire” DSK ?
Je suis anéantie ! Je pense que Dominique Strauss-Kahn a été victime d’un piège. Je ne peux pas imaginer qu’un type intelligent et dont on connaît tous les faiblesses, ait fait ça. Malheureusement, compte-tenu de ses tendances, ce n’est certainement pas la première fois. Et je suis persuadée, compte-tenu de son niveau, que tout a été étouffé. Pourquoi pas cette fois ? C’est une bombe, un tsunami pour la politique intérieure de la France et pour notre politique internationale, c’est énormissime !
Ces révélations font-elles les affaires de la droite. Certains, comme Dupont-Aignan dans nos colonnes, pensent le contraire…
Personne ne peut se réjouir d’une telle affaire. Je suis persuadé que les Français sont accablés. Vous vous rendez compte de la honte pour notre pays dans le monde entier ! C’est monstrueux !
Qui, selon-vous, aurait tendu ce piège à Dominique Strauss-Kahn ?
Un tel piège peut venir de n’importe où. D’un membre du FMI qui voudrait prendre sa place, de quelqu’un de la gauche française pour se débarrasser d’un concurrent, de la droite française…
Vous semblez très touchée par cet événement…
Pour moi qui ai un peu de recul, je place cet événement au-dessus de la mort de Pompidou, en terme d’importance politique, car il ne concerne pas seulement la France. C’est un attentat à la pudeur de notre pays, c’est monstrueux !
“C’est un attentat à la pudeur de notre pays !”
Avez-vous une pensée pour la victime de cette tentative de viol ?
Ecoutez, dans ces hôtels-là, certaines filles sont là pour ça. Pour l’instant, les faits ne sont pas avérés. Mais qu’ils soient avérés ou pas, c’est déjà une catastrophe pour notre pays. Même pour Nicolas Sarkozy qui l’a fait nommer (ce que certains contestent, ndlr), ça ne peut pas être sans conséquence…
Vous craignez pour l’image de la France ?
Je crains pour son image, sa vocation, même ! Comme vous savez, j’ai travaillé sur la mondialisation. Et déjà, les attentes envers la France étaient bien supérieures à ce qu’on est capable de donner…
Vos explications divergent de celles que l’on entend d’habitude. Vous assumez cette méfiance envers les explications officielles ?
Tout à fait. Avec 30 ans de vie politique derrière moi, il ne faut pas trop m’en raconter ! Je dis ce que je pense, au risque de me tromper ou de prendre des positions contraires à celles de la majorité. Et dans cette affaire DSK, que les faits soient avérés ou pas, l’impact sur la politique internationale et l’image de la France est tel que je me dis qu’il n’est pas possible que ça ne soit pas voulu, surtout de la part de politiques qui peuvent arrêter une affaire comme celle-ci. On n’était pas obligé d’aller le chercher dans l’avion, après tout !
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