par Alain Bournazel, du Comité de rédaction des Cahiers de l’Indépendance.
Pour le troisième dimanche consécutif, des milliers de Grecs ont manifesté sur la place Syntagma, la plus grande d’Athènes afin de soutenir l’appel à la grève générale, lancée pour mercredi 15 juin, en réponse au nouveau plan d’austérité mis au point par le gouvernement pour essayer, sous la pression de l’Union européenne, de juguler la grave crise financière qui secoue la Grèce. Les manifestants annoncent leur intention pour ce mercredi noir de faire une chaîne humaine autour du Parlement.
Au-delà des manifestations qui ont néanmoins rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes, la crise revêt une importante dimension politique. A peine plus du quart de la population (26% exactement) fait confiance au Premier ministre M. Papandréou, pour résoudre la crise. Il y a un mois le pourcentage s’élevait à 34% ; autant dire que la popularité du chef du gouvernement s’effondre.
Déjà éprouvée par le premier plan d’austérité mis en œuvre l’an passé, la Grèce se prépare à être rudement secouée par les nouvelles mesures exigées d’elle. Il lui faut économiser, d’ici 2015, 28 milliards d’euros supplémentaires. Pas facile de dégager une telle somme alors qu’aujourd’hui l’Agence nationale de développement grecque n’est plus en mesure d’honorer ses engagements financiers pour soutenir les organisations travaillant dans le domaine de l’éradication de la pauvreté, de l’éducation, des secours humanitaires ainsi que des projets de développement méditerranéens.
Le nouveau plan de sauvetage s’élèverait à quelque 120 milliards d’euros pour lesquels les créanciers privés sont sollicités. Ils sont notamment invités à changer leurs titres de dette contre des obligations à maturité plus longue. Il est inutile de préciser que la Bundesbank ne montre aucun enthousiasme pour cette mesure. Quant à la Grèce, les honorables financiers qui se penchent sur son triste sort n’ont rien trouvé de mieux que de l’autoriser à vendre en bourse des quotas de CO2 qui permettent d’émettre ce gaz dans l’atmosphère pendant une certaine période. Pour ce qui concerne les citoyens grecs eux-mêmes, ils peuvent constater qu’ils ont perdu leur souveraineté. La Grèce d’où jaillit naguère la pensée occidentale est aujourd’hui ravalée au rang d’un protectorat de l’Union européenne.
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