“Petits soldats de l’avortement”, c’est le titre du dernier reportage des militantes libertaires Caroline Fourest et Fiammeta Venner. Diffusé lundi soir à 22h40 sur Canal Plus, il détonne par la rencontre avec une des filles de Claire Fontana, cofondatrice de La Trève de Dieu, Marie-France Fontana Bénaïm, 35 ans. Sacrée “femme de la semaine” dans Elle du 11 avril, avocate, divorcée et mère d’une petite fille, elle balance sur sa famille : “j’étais un petit soldat anti-IVG” assure-t-elle. “Libre, bien dans son temps”, Marie-France “se bat aujourd’hui pour le droit des femmes à choisir et dénonce l’embrigadement des enfants dans le mouvement pro-life”, ce qu’elle prétend avoir été.
Nouvelles de France a retrouvé un de ses frères, “choqué” par les affirmations de sa sœur. “Je ne peux pas la laisser dire ça : à la maison, on a toujours été libres de choisir nos engagements. D’ailleurs, si je suis aujourd’hui d’accord avec mes parents sur l’essentiel, il m’arrive de ne pas l’être sur certains points et c’est tant mieux”. Sa sœur, il l’a revu pour la dernière fois à un mariage en juin 2010. “Elle nous a expliqué avoir perdu la foi, affirmait toujours penser certaines choses” mais “se plaignait d’un nom trop lourd à porter”. Comme le reste de sa famille, il voit de “l’opportunisme” derrière ce revirement spectaculaire et “horrible”.
Parce que le recours à l’avortement est aujourd’hui communément accepté, certains journalistes oublient d’être un minimum objectif quand ils traitent du sujet. C’est le cas de Paul Sigognac qui, dans son apologie du reportage diffusé lundi, parle du “sinistre” Philippe Isnard, ce professeur de la ville de Manosque interrogé pour la première fois dans nos colonnes. Paul Sigognac ne lit pas Nouvelles de France sinon il saurait que Philippe Isnard n’a pas “imposé à ses lycéens” la diffusion de « No Need to Argue » : “j’ai prévenu les élèves que, décrivant les procédures d’avortement, il était difficile à voir et j’ai invité ceux qui le souhaitaient à sortir. Ce que quelques élèves, une infime minorité, sur les 113 ont fait. Ceci afin de respecter la sensibilité de chacun”.
Le journaliste évoque “un sanguinolent film anti-avortement” à propos d’un court-métrage qui montre la dure, très dure réalité de l’avortement. Caricatural, Paul Sigognac juge “terrifiante” l’enquête sur “ces puissants réseaux qui voudraient détruire la loi Veil” et qui “[enrôlent] des enfants dans leurs manifestations”. Pour un peu, on aurait l’impression de lire un discours des années 30 quand il évoque “l’insidieuse influence de ces groupements tentaculaires” catholiques évidemment “fondamentalistes”. J’ai soumis cette prose un ami de cette confession qui marche chaque année “pour la vie” en janvier à Paris, “avec le soutien de seize évêques dont celui de Rome” : “si seulement c’était vrai !”, éclate-t-il de rire…
Les tracts “où l’on [peut] lire, par exemple, que, si une femme tombe enceinte à la suite d’un viol, c’est parce qu’elle y [a] ‘pris du plaisir'” ? Des imprimés qui précisent que les viols entraînent rarement la fécondation du fait de l’absence de plaisir… Décidément aussi rigoureux que la fois où Fiammetta Venner, invitée sur i>télé pour présenter Extrême France : Les mouvements frontistes, nationaux-radicaux, royalistes, catholiques traditionalistes et provie, affirme le plus sérieusement du monde que le village de Riaumont est une “petite ville quasiment entièrement catho tradi” (6’10”) comme s’il s’agissait d’une expérience communautaire néo-soixante-huitarde…
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