Avec le système médiatique, c’est toujours le même principe : un clou chasse l’autre. Après la Tunisie, l’Egypte ; après l’Egypte, la Libye ; après la Libye la Côte d’Ivoire. Mais les problèmes demeurent… En particulier en Tunisie.
Les manifestations politiques n’ont pas cessé.
Des manifestants continuent d’occuper la place de la casbah et réclament le départ du gouvernement transitoire, la dissolution des assemblées et l’interdiction de l’ancien parti de Ben Ali. Et désormais les islamistes sont de plus en plus visibles. Vendredi 1er avril ils ont été jusqu’à occuper toute l’avenue Bourguiba pour prier : une situation totalement nouvelle en Tunisie. Et ce alors même que le Premier Ministre par intérim Béji Caïd Essebsi avait affirmé : “Les protestations, les sit-in et les grèves ne sont plus tolérables et ne doivent pas continuer, même si elles s’appuient sur des revendications légitimes”.
La sécurité n’est pas rétablie
Plus généralement, le Premier ministre a estimé dans son allocution du 30 mars que “l’amélioration enregistrée au niveau sécuritaire demeure toujours insuffisante”. Des bandes s’affrontent dans les quartiers de Tunis et la police de proximité a quasi disparu en province. Cette situation pénalise le redémarrage du tourisme et de l’économie.
Les grèves persistent
D’autant qu’il y a de nombreuses grèves dont certaines sont violentes. Les revendications portent sur une revalorisation des salaires. Un certain nombre de services – informatiques, téléphoniques – délocalisés en Tunisie ne sont plus rendus. Et les sites touristiques sont plutôt vides mettant en chômage sans indemnités leurs employés. Cela dégrade la situation économique et de l’emploi.
Le chômage explose
Le taux de chômage atteignait 14% en 2010, il pourrait atteindre 19% en 2011 selon les prévisions pessimistes de Saïd Aydi, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi qui a déclaré le 4 avril : « Nous vivons actuellement une crise de l’emploi due à des facteurs internes et externes. L’arrivée sur le marché de l’emploi de nouveaux diplômés de l’enseignement supérieur en juillet 2011 (environ 80.000), le retour des travailleurs tunisiens de Libye (entre 30.000 et 35.000), la perte de 10.000 emplois en 2011 et environ 80.000 emplois menacés, une estimation du taux de croissance pour l’année 2011 ne dépassant pas 1%. Ainsi, le nombre de chômeurs en Tunisie s’élève à 520.000 dont 160.000 diplômés de l’enseignement supérieur. Ce chiffre est appelé à croître. Il atteindrait 700.000 au cours de l’année 2011, sachant que le marché enregistrera l’arrivée de nouvelles demandes, estimées entre 150.000 et 200.000. »
Bref, l’Europe n’est pas près d’en avoir fini avec la fuite des Tunisiens de leur pays.