par Alain Bournazel, du Comité de rédaction des Cahiers de l’Indépendance.
La zone euro agonise. Les eurocrates vantaient naguère cet espace comme l’espérance d’un vaste territoire de croissance, de richesses et d’emplois. Aujourd’hui, la zone s’enfonce dans une dépression sans cesse prolongée que les rafistolages successifs ne parviennent pas à arrêter. Les prix montent à la production, le chômage progresse mais le moral des ménages comme celui des investisseurs est à la baisse. Et bien sûr, il y a les dettes que certains pays ont accumulées.
L’endettement représente plus de 90% du PIB pour le Portugal qui a vu sa note baisser de trois crans et qui est maintenant fixée à BBB par l’agence Fitch ; et une nouvelle dégradation n’est pas exclue. La dette représente plus de 130% du PIB pour la Grèce. La situation n’est guère brillante pour l’Espagne, l’Italie, l’Irlande, voire la France.
Pourtant l’Union européenne a tenté de se montrer réactive face à la crise dont les premiers effets se sont fait sentir en octobre 2008. Des milliards ont été prodigués par des plans de sauvetages, des concours du FMI ou par le nouveau Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF). Tout ceci n’aura servi à rien, ou à si peu. Alors que l’économie de la zone euro se traîne, l’Union n’envisage rien d’autres que d’infliger de fortes amendes en matière de déficits ou de dettes.
La vérité qui s’impose aujourd’hui est dure. Des pays comme le Portugal ou l’Espagne sont dans l’impossibilité de rembourser leur dette. D’économique, la crise de l’euro devient politique. Des mouvements sociaux ont été enregistrés en Grèce l’an passé, lors du lancement du plan d’austérité. Aujourd’hui, c’est le Portugal qui est atteint. Incapable de faire approuver un plan d’austérité, le Premier ministre Jose Socrates a présenté sa démission et des élections anticipées auront lieu au mois de juin.
Mais chacun a bien conscience que la crise politique du Portugal est en fait celle de la zone euro dans sa totalité. La monnaie unique européenne est un carcan pour tous les pays qui l’on adoptée. La crise n’aura pas été inutile si elle permet aux nations européennes de retrouver le chemin de la liberté.
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