Les consommateurs consomment moins, les prix des produits les plus consommés augmentent. Les revenus stagnent. En clair, le pouvoir d’achat diminue. Combien de temps cette “stagflation” pourra-t-elle durer sans provoquer des “remous” sociaux?
La consommation des ménages est en baisse de 1,8 % en avril, après avoir déjà reculé de 1 % en mars, selon les statistiques de l’INSEE. Le repli de la consommation en biens – qui comprend les produits fabriqués, alimentaires et énergétiques – s’explique par un fort recul des achats de biens durables (-6,3 %, après -1,2 % en mars), en particulier l’automobile (-10,2 %, après -2,1 % en mars) et par une baisse des dépenses en énergie (-3,2 %, après -0,7 % en mars) en raison des conditions climatiques plus douces. Les achats de textiles-cuir ont légèrement baissé (-0,5 %), après la forte baisse de mars (-4,2 %), contrecoup des soldes de février (+5,5 %). Seules les dépenses de consommation en autres biens fabriqués sont en hausse en avril (+0,2 %, après +0,3 % en mars), ainsi que la consommation en produits alimentaires (+0,8 %, après -0,7 % en mars). Sur un an, la consommation des ménages en biens est en baisse de 0,1 % en avril, la consommation de produits manufacturés progressant de 1,2 %.
Dans le même temps, nous apprenons que en avril, les prix agricoles à la production croissent de 1,6 % par rapport à mars et de 18,0 % sur un an. Les prix des services aux entreprises sont aussiorientés à la hausse, exception faite des télécommunications, les prix de l’énergie continuent leur cavalcade avec des prix de l’électricité, du gaz, de la vapeur et de l’air conditionné qui augmentent en avril de +2,5 %, tirés par le gaz qui augmente lui de +7,4 % sur le seul mois d’avril. Le pétrole ralentit sa progression à +2,4 % en avril, après des croissances de +4,7 % et +7,2 % respectivement en février et mars. N’empêche qu’il continue de progresser. Les indicateurs ne laissent donc pas présager d’une reprise de la consommation par les ménages dans les tout prochains mois.
Les revenus stagnent. Nous sommes dans ce que les économistes appellent une situation de “stagflation”. Le problème, c’est qu’historiquement, aucun dirigeant n’a réussi à maintenir cette situation longtemps sans provoquer des heurts et des conflits sociaux. Alors? S’orienter vers la déflation comme semble le préconiser la BCE ou vers l’inflation comme semblent avoir choisi Obama et Ben Bernanke contre l’avis du peuple américain et de la majorité républicaine? Nos différents candidats n’abordent que peu ce sujet. Et pour cause, notre pays a très peu de latitude en la matière. Si les Américains confirment l’option inflationniste et laissent filer le dollar, il faudra une sacrée coalition du reste du monde pour réussir à les contrer et la France ne pourra que suivre. Si d’autres pays s’engagent eux aussi sur cette voie, la France ne pourra que suivre. Autrement dit, nous n’avons que peu de marge de manœuvre et nos dirigeants quels qu’ils soient seront dépendants des décisions prises… par les autres!
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