par Alain Bournazel, du Comité de rédaction des Cahiers de l’Indépendance.
Le second tour des élections – n’en déplaise à certains commentateurs – confirme que notre système politique vit ses dernières heures, secoué comme il l’est dans ses profondeurs par une consultation dont l’objet – rappelons le – était strictement local. La majorité dite présidentielle, toutes composantes confondues n’obtient guère plus d’un tiers des suffrages. Avec des échecs symboliques comme celui d’Isabelle Balkany dont la proximité avec le Président de la République est connue et qui affichait pour ambition de ravir le poste de président du conseil général des Hauts de Seine et qui est finalement battue dans son propre canton.
Les résultats médiocres de l’UMP et de ses alliés sont pourtant meilleurs que le crédit qui semble accordé à leur « leader » puisque Nicolas Sarkozy ne recueillerait au premier tour des élections présidentielles que 17% des intentions de vote contre 34% à Dominique Strauss-Kahn et 21% à Marine Le Pen. Autant dire que le Président de la République sortant serait éliminé de la compétition au premier tour. Du jamais vu sous la Cinquième République.
En fait, le seul sujet de satisfaction de la majorité en place, c’est que les reports des voix sur les candidats du Front National font apparaître des déperditions significatives. En soi, l’affaire n’est pas nouvelle. Il reste encore des séquelles d’un « front républicain » qui ont conduit naguère les socialistes à voter pour Chirac et qui conduisent encore des socialistes à voter UMP et des UMP à voter socialiste. Ce secours mutuel entre les partis dominants de notre système politique est au demeurant naturel car ces formations ont le même programme de gouvernement, celui qui leur est dicté par Washington et par Bruxelles. Mais on sent bien aujourd’hui que l’édifice ne durera guère. Il est urgent de rendre la France aux Français.
Vous pouvez vous abonner aux Cahiers de l’Indépendance ici.