Z comme Zemmour. “Manuel Valls joue admirablement son rôle. Il a la voix ferme, le regard acéré, les mots qu’il faut. Pas de régularisation massive, circulaire exigeante, juste, il cite la fameuse phrase de Rocard usée à force d’avoir servie : ‘La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde.’ Mais… Tout est dans le ‘mais’. La com’ est impeccable, mais ce n’est que de la com’. Les compères du ministre de l’Intérieur jouent à l’unisson : les association de défense des étrangers et l’extrême-gauche crient au scandale, à la trahison, à la France des droits de l’homme, à la France terre d’asile. À droite, l’UMP et le Front national s’égosillent : ‘On ouvre les vannes de l’immigration !’ Comme si elles avaient jamais été fermées. Manuel Valls en profite pour passer au milieu, tel Moïse ouvrant la mer rouge en deux. ‘Ma politique est celle du juste milieu, modérée, ferme mais juste.’ Ah, la pièce est bien rodée. On l’a déjà vue jouée cent fois, par Sarkozy, par Chevènement, par Pasqua, par Defferre… 30 ans déjà. Comme ses prédécesseurs, le ministre de l’Intérieur socialiste ne maîtrise rien. Il fait semblant, avec beaucoup de talent. Valls est un méchant de pacotille, un dur en peau de lapin. Ses critères objectifs permettront seulement aux avocats des lobbies associatifs de faire pression sur les préfectures.
“Pour les associations, la France appartient au monde entier, à tous ceux qui désirent s’y installer. Et le MEDEF est d’accord, les clandestins permettent de faire pression sur les salaires à la baisse.”
En 2006 déjà, Nicolas Sarkozy avait fait la même chose que Valls. Et les préfectures avaient été prises d’assaut : 30 000 demandes en un mois. La trouvaille sémantique des sans-papiers est une supercherie. Les sans-papiers sont d’abord des clandestins, des illégaux. Ils ont enfreint la loi française et on leur donne des droits. Mais pour les associations, la France appartient au monde entier, à tous ceux qui désirent s’y installer. Et le MEDEF est d’accord, les clandestins permettent de faire pression sur les salaires à la baisse. En vérité, personne n’est jamais renvoyé. Ceux qui sont arrêtés par la police sont relâchés par les juges ou refusés par leur pays d’origine, ou reviennent six mois plus tard, il suffit d’être patient. Mais, en attendant, il faut les loger, les soigner et les éduquer alors que nos déficits budgétaire et sociaux se creusent, que notre dette s’envole, que nos logements sociaux croulent sous les demandes insatisfaites. Et puis, le temps passe, les enfants grandissent, un bon tiers sera au chômage. Et puis il faut les marier souvent avec une fille du pays d’où viennent les parents. Mariage, rapprochement des époux, enfants… La farandole ne cesse jamais. En octobre dernier, l’INSEE avait révélé qu’il y avait (…) douze millions (d’immigrés et d’enfants d’immigrés, ndlr). Ces chiffres sont passés inaperçus. L’alliance entre régularisation de clandestins et intégration familiale est un piège inextricable. Elle crée des ghettos où l’on vit comme au pays. Au nom de l’intégration, on retarde et on interdit toute assimilation. Mais ces paradoxes n’atteignent pas nos élites, converties depuis belle lurette aux joies du multiculturalisme et à la diversité. Elles vont être servies. En attendant, pas de doute, Manuel Valls est ferme, juste et exigeant !”
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