Une violente polémique enfle en Espagne suite au projet de loi gouvernemental du Parti Populaire de restreindre certaines conditions d’accès à l’avortement légal en Espagne. Plus précisément, le gouvernement souhaite modifier une loi votée en 2010 par le gouvernement socialiste de Zapatero autorisant les femmes à avorter jusqu’à 14 semaines en toute circonstance et jusqu’à 22 semaines en cas de “risque pour la vie et la santé” ou de “grave malformation du foetus” (cette dernière circonstance étant même sans limite de délai). Le ministre de la justice Alberto Ruiz-Gallardon a déclaré dimanche dernier qu’il ne comprenait pas “que l’on empêche un foetus de vivre en permettant l’avortement, pour le simple fait qu’il souffre de handicap ou de malformation” lors d’une interview au quotidien de droite La Razon. Il a également rappelé certains textes de l’ONU, notamment l’article 10 de la Convention des droits des personnes handicapées qui réaffirme la nécessité “d’adopter toutes les mesures nécessaires pour garantir leurs droits aux personnes handicapées”. A l’inverser, Santiago Barambio, président de l’association des cliniques spécialisées dans l’IVG, Acai, et l’un des pères de la loi de 2010 sur l’avortement, affirme que “les Nations unies dans toutes les conférences internationales, toutes les agences sanitaires de l’ONU, l’Organisation mondiale de la Santé, le Conseil de l’Europe, disent de ne pas restreindre l’avortement”. “Ce que Gallardon veut, c’est interdire, de fait, l’avortement, dans la droite ligne de l’Irlande, la Pologne ou Malte” a-t-il ajouté. Les partisans de l’avortement de masse ont également rapproché cette décision de l’époque franquiste et dénoncé la main-mise de l’extrême-droite “ultra-catholique”. Une manifestation, réunissant environ une centaine de femmes avait eu lieu dimanche à Madrid. De leur côté, les défenseurs de l’enfant à naître donnent également de la voix. Interdire l’avortement pour malformation est “au contraire un pas en avant pour la protection des droits à la vie”, affirme pour sa part à l’AFP Gador Joya, porte-parole de “Droit à vivre”.
Il semblerait donc que le point Godwin et la référence à des instances non nationales soient les seuls arguments des adversaires du droit à naître des enfants. En tous les cas, la droite espagnole, contrairement à son homologue française, ne désarme pas et reste courageuse dans la défense de ses valeurs fondamentales. La polémique et le débat concernant le droit à vivre des nouveau-nés devraient donc s’amplifier dans les prochains jours.
Voir aussi : http://www.ndf.fr/nos-breves/31-07-2012/espagne-une-nouvelle-loi-sur-lavortement-promise-avant-octobre#.UBfgy0esejg
7 Comments
Comments are closed.