C’est il y a 73 ans exactement, le 23 août 1939, que Hitler et Staline signèrent ce qui allait passer à la postérité comme le pacte germano-soviétique. Pacte qui prit de vitesse et surprit complètement les diplomaties française et britannique. Cet accord, conclu par Ribbentrop pour l’Allemagne nazie et Molotov pour l’URSS communiste, répondait avant à des considérations stratégiques pour le Führer: ce dernier évitait ainsi la réédition de la guerre sur deux fronts de 1914-18, envahissait la Pologne en toute quiétude et pût par la suite, écraser la france et dominer l’ensemble de l’Europe occidentale. De son côté, Staline voyait avec satisfaction nazisme et capitalisme se déchirer et en profitait pour récupèrer les territoires perdus de 1918 (États Baltes, Pologne de l’Est, Carélie finlandaise). On sait aujourd’hui que le petit père des peuples a réellement cru pouvoir s’entendre avec le IIIe Reich et n’a aucunement mis à profit les deux années de répit procurées par le Pacte pour préparer son armée à une éventuelle agression allemande. De fait, lorsque cette dernière se produira le 22 juin 1941, il sera complètement pris au dépourvu en dépit de plusieurs rapports de ses services secrets ayant précédé l’attaque. Le Parti communiste français, aussi bien Maurice Thorez et Jacques Duclos que l’ensemble des cadres et militants, obtempéreront. Rares seront ceux qui quitteront le PCF, tel Paul Nizan qui mourra devant Dunkerque en 1940.
Ces faits sont désormais connus malgré la grande réticence des défenseurs du marxisme à les admettre, mais ce que beaucoup de gens ignorent, c’est que cette collaboration entre nazisme et communisme avait commencé bien avant 1939. À côté des rodomontades antifascistes, l’URSS stalinienne avait notamment prêté son territoire pour des exercices d’entrainement de l’armée allemande en voie de réarmement, qui ne pouvait le faire sur le sol allemand en raison de l’interdiction du traité de Versailles. Et ce aussi bien sous la République de Weimar que sous le IIIe Reich. Plus terrible encore, Staline s’est signalé par la livraison de communistes et juifs allemands réfugiés en URSS. Dès 1937, il en livra plusieurs dizaines, y compris des militants communistes chevronnés. En tout, plusieurs centaines furent ainsi livrés aux bourreaux qu’ils avaient fuit jusqu’en 1939. Entre 1939 et 1941, ils furent encore environ 300. Beaucoup d’entre eux devaient par la suite périr dans les camps de la mort ou finir assassinés par la Gestapo. Parmi ces victimes, Margaret Buber-Neumann, veuve du militant communiste allemand Heinz Neumann, qui eut le triste privilège de connaître à la fois le Goulag soviétique et le camp de concentration allemand. Ayant survécu aux deux, elle relatera son expérience dans son ouvrage autobiographique Prisonnière de Hitler et Staline.
Un bien triste anniversaire et qui devait précéder de très peu le déclenchement de la Seconde guerre mondiale, véritable catastrophe pour l’Europe et le monde.
4 Comments
Comments are closed.