Pour un nouveau féminisme : un féminisme du don

Tribune libre de Sabine Faivre*

Alors que de plus en plus de pressions sociales pèsent sur les femmes, sur les mères, à l’heure où le dit « féminisme » n’a de cesse de vouloir rallumer la guerre des sexes dans un combat d’arrière-garde, il est temps de diffuser un message radicalement différent et libérateur pour les femmes.

Les femmes et les mères en ont assez du discours moralisateur sur l’insertion par le travail, sur la nouvelle norme paritaire, sur la discrimination positive (qui n’est en réalité qu’une nouvelle discrimination inversée ), réduisant les femmes à des «  quotas » à intégrer coûte que coûte ; assez de la pression sociale pesant sur les femmes pour les faire rentrer dans le rang du «  travail » et liant la reconnaissance de la société à cette «  dite » insertion professionnelle.

Assez de la pression que la société fait peser sur les femmes, les obligeant à tout concilier, au risque de coûteux sacrifices personnels, et ce, alors même que la dite société continue impitoyablement à rétrograder, discriminer et stigmatiser les femmes enceintes et les mères dans l’entreprise.

Ce schéma véhiculé dans l’opinion par l’arrière garde soixante-huitarde, n’en finit pas de faire des dégâts. On a fait croire aux femmes que leur épanouissement tiendrait dans cette conciliation entre le rôle d’épouse, de mère et de femme au travail ; que la société les rétribuerait de leurs efforts en  salaires révalorisés, places en crèche, primes et promotions. Sans oublier la sacro-sainte « reconnaissance sociale ». Que le bonheur serait pour les femmes au bout de ce chemin, de cet « équilibre » entre vie de maman et vie professionnelle. En réalité quel bonheur au bout du chemin ? L’eldorado promis par les féministes d’hier est une vaste lande désolée, un chemin d’épines, une jungle où continue de triompher la loi du plus fort. L’humain a déserté les CA des entreprises soumises à la pression du chiffre, de la rentabilité. Les femmes, et surtout les mères, sont rapidement mises au rebut.

“Une mère qui éduque son enfant agit pour la paix sociale.”

Sur le plan psychologique, autre avatar du « grand soir » féministe : les femmes sont prises en étau entre ce qu’elles pressentent de leur devoir d’état et la pression sociale. Elles pensent à leurs enfants lorsqu’elles sont au travail et pensent à leur travail lorsqu’elles sont à la maison.  Au bout de ce chemin, il y a parfois d’irréductibles dégâts. Car la ligne de crête est impossible à tenir. La société impose à la femme un choix cornélien, totalement impossible : entre ton travail et ta famille tu choisiras. Le choix de la famille, en particulier du congé parental, est voué aux gémonies de la société. Déconsidéré, mal perçu, jugé comme un «  temps perdu » et ce alors que les toutes premières années de l’enfant sont les plus essentielles de sa vie. Que reste-t-il de ce non choix ?

C’est cette pression sociale qu’il faut dénoncer. Dénoncer l’idéologie qui en voulant de la femme faire l’égale de l’homme, n’a pas tenu compte d’un aspect  essentiel : la différence homme-femme et le fait qu’une femme a besoin de 9 mois pour donner la vie.

Aujourd’hui il appartient à chaque femme de retrouver sa vocation de femme, d’épouse et de mère. Rien ne peut se faire aujourd’hui et rien ne pourra se faire demain sans ces femmes et ces mères. Car une mère qui éduque son enfant agit pour la paix sociale. Mais cette féminité, cette maternité, sont des notions qui vont bien au-delà de la seule maternité liée à l’enfantement. Les femmes ont beaucoup à apporter à la société à travers ce qui compose leur nature profonde, qui est fondamentalement marquée par le don. C’est par cette voie que pourra advenir le féminisme de demain, un féminisme vraiment digne de ce nom.

*Psychologue et enseignante, Sabine Faivre est chargée de recherche sur la bioéthique et la famille pour l’Institut Thomas More.

Lire aussi :
> Réhabiliter le seul vrai féminisme : le féminisme traditionaliste, par Éric Martin

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24 Comments

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  • Goupille , 22 mars 2013 @ 9 h 53 min

    @ LachComte, sors de ce corps…

  • Jean de Sancroize , 22 mars 2013 @ 14 h 16 min

    Vous faites dans l’exorcisme maintenant ? C est vrai qu il nous manque Lach-Comte, très vieille France , je vais commencer à m ennuyer.

    Lach-Comte où es-tu ?? Manifeste toi, nous te l ordonnons !

  • Jean de Sancroize , 22 mars 2013 @ 14 h 37 min

    Je ne serais pas étonné de l’arbre qui cache la forêt, en effet. Les adultères ont explosé en France et dans le monde. On pousse les gens à cela. Publicité à la télé et sur Internet pour les sites de rencontres en tout genre. Même qqun de honnête serait poussé par curiosité à ” aller voir “. Notre société est monstrueuse. Il faut vraiment avoir un grand sens moral pour ne pas tomber dans le péché.

    Que Dieu protège ses enfants !

  • PAD , 22 mars 2013 @ 14 h 47 min

    “Ce n’est pas la première fois que vous déposez vos ordures ici” et ce ne sera pas la dernière. Je considère qu’il est très important (à la différence de vous et de Patrick Cohen) d’apporter une voix discordante parmi les patriotes.

    Néanmoins si vous considérez que la réalité scientifique est ordurière ce n’est pas mon problème.

    Sur l’inclinaison des hommes à la polygamie, vous pouvez interdire toutes les publications des Docteurs Allan et Barbara Pease, qui regroupent toutes les données récentes de neurosciences et de biologie cellulaire dans ce domaine. Vous pouvez aussi interdire tous les cours de première ou deuxième années de médecines dans toutes les facs d’Europe voire du monde sur les différences de comportement sexuels hommes-femmes. Vous pouvez aussi interdire Eric Zemmour qui rappelle très bien cette donnée physiologique par un flux d’exemples historiques à travers son fameux “Premier Sexe”. Vous pouvez encore interdire Radio Courtoisie qui invite de temps à autre le penseur Guillaume Faye ou le médecin Stéphane Zwang qui rappellent cette réalité sans aucun état d’âme.

    Vous pouvez encore interdire les revues libérales-conservatrices “Spectacle du Monde” ou “Historia” qui expliquent , en détail, le pragmatisme de l’Église qui a toujours su accepter voire gérer les maisons closes à travers toute l’Histoire de France avant qu’elle ne s’occupe puritainement du caleçon à partir du début du XX siècle en réaction à son éviction des affaires publiques. N’oubliez pas d’excommunier saint Louis qui créa un statut juridique aux maisons closes qui durera jusqu’en…1946

    Concernant l’inceste de masse et son lien avec le puritanisme chrétien, vous pouvez interdire les enquêtes menées par le psychiatre canadien et professeur d’université Wendell Watters, ainsi que la multitude de médecins nord américains qui ont participé à cette enquête en se fondant notamment sur le département américain de la Justice dont vous pouvez censurer les publications.

    Concernant la pornographie de masse et son lien avec le puritanisme religieux , vous pouvez interdire la revue pourtant très à droite “Choc du mois” qui fit une brillante étude sur ce sujet , ainsi que tous les travaux du médecin Robert G Glover très célèbre aux US.

    “Je ne savais pas qu’ils avaient réussi à décongeler un pithécanthrope”, voici dans cette phrase toute l’hypocrisie de certains catholiques qui doivent pourtant aimer leur ennemis mais diabolisent tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Pour ma part, s’il est de mon devoir de dénoncer, preuve scientifique à l’appuie, les dégâts du puritanisme et du dogmatisme religieux, je suis très respectueux des catholiques pratiquants qui ont un fort sens du sacré, qui me parait élémentaire au sein d’un peuple sain.

    Pourtant il est curieux (en apparence) du nombre de noms d’oiseaux que je reçois quotidiennement sur ce site soit-disant composé “de gens qui aiment leur prochains comme eux-mêmes”.

    Mais dans le fond c’est assez logique: le dogmatisme monothéiste refuse toute différence, toute altérité et donc tout refus du réel qui par nature est pluriel (Anna Arendt). On aime les autres s’ils croient comme vous, sinon on les tuent, à l’instar de l’Islam , ou on les diabolisent comme ce pape François Ier, “humble”, “père des pauvres” et qui en même temps assure que toute personne ne confessant pas Jésus-Christ, confesse le Satan, diabolisant ainsi plus de 6 milliards d’êtres humains!

    Et après on veut me faire croire qu’il n’y a aucun lien entre le judéo-christianisme avec sa pensée monstrueusement binaire et ces déviances totalitaires que furent le communisme et le nazisme nés sur ses décombres?

    La révolution française et les séparations des Églises et des États dans toute l’Europe, si tragiques soient-elles ne sont pas des accidents de l’histoire mais bien des réactions d’Européens qui en ont définitivement ras-le-bol de cette vision dogmatique étriquée qui refuse la réalité et la diversité du monde, des races, des sexes, de la vie et de la conception du divin, etc.

    Selon Valeurs Actuelles, 3% de Français vont à la messe alors que 85% d’entre eux sont taraudés par des questions spirituelles. Si un paganisme rénové refaisait surface, je suis sûr qu’il ferait un carton.

    Si l’Église ne lâche pas du lestes sur les questions de mœurs (sans tomber dans l’excès inverse) tout en retirant toujours plus de rite (à 80% repris du rite des offices païens selon l’historien catholique Lucien Jerphagnon), elle disparaîtra définitivement d’Europe.

    Bien à vous.

  • Jean de Sancroize , 22 mars 2013 @ 14 h 55 min

    ” Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile, être une femme libérée, tu sais c’est pas si facile …”
    (Cookie Dingler)

  • La loupe , 22 mars 2013 @ 15 h 14 min

    Quel maelstrom !!! et pourtant la solution est simple : que les hommes gagnant 2 fois plus et les femmes se défonceront dans leurs activités natuelles !!!
    Ou Aï Aï ::( l”‘anonymat a parfois des avantages ! )

  • C.B. , 23 mars 2013 @ 12 h 00 min

    Interdire le divorce sauf pour faute (donc avec condamnation de l’époux fautif) ne serait probablement pas régresser mais responsabiliser les époux: on a beaucoup trop l’impression que le mariage n’est qu’une teuf parce qu’on s’aime (à quel moment de la cérémonie en mairie l’officier de l’état-civil vous demande-t-il si vous vous aimez? j’ai dû être distraite car je n’ai JAMAIS entendu cette question).
    L’espérance de vie qui s’allonge devrait s’accompagner d’une augmentation du sens des responsabilités.
    Si le mariage est compris par certains comme un “piège”, il est certainement préférable qu’ils ne se marient pas.
    C’est étonnant, on nous rabâche qu’il est impossible de quitter l’Union Européenne: c’est ce divorce là qu’il est urgent de promouvoir, car bien plus intenable qu’une union entre (seulement) deux adultes libres de s’engager dans une institution qui est la première cellule de la société car source a priori de pérennisation de ladite société.

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