Stresser avec Depardieu ?

Tribune libre de Pierre-François Ghisoni*

Les commentaires reçus à l’occasion de l’article précédent (Partir avec Depardieu) ont précédé et conforté celui qui était en préparation. Que tous leurs auteurs en soient remerciés. Ils ont pointé un aspect critique du débat : ils ont tous raison. Pourquoi ? Parce que la situation est grave et qu’elle entraîne un état de stress.

Attention ! Ce terme a été dévalué. Il ne signifie pas être simplement nerveux ou inquiet : il traduit la réponse comportementale à une situation dangereuse par trois réactions possibles, schématisées par les trois « F » américains : fight (combattre), flight (fuir) ; freeze (ne rien faire). En français, trois « P » nous iraient mieux : protester, partir, ou plier. La pire des situations est réalisée quand l’organisme s’épuise à tenter de choisir entre ces trois possibilités, et finit par s’auto-déchirer.
Si l’on veut bien réfléchir sur ce schéma réactionnel (ici simplifié) commun à tous les êtres vivants, profondément naturel, l’intensité et le nombre des réactions affirment donc :

⁃ que la situation est perçue comme grave,
⁃ qu’aucun des trois comportements ne possède tous les avantages ni tous les inconvénients,
⁃ que chacun a des arguments personnels qui, par nature, s’opposent à ceux qui pencheraient vers l’une des deux autres solutions,
⁃ que tout choix peut être vu de deux façons : combattre avec ou sans ordre, avec ou sans ténacité, partir pour préparer une réponse ou pour se cacher, plier en attendant des jours meilleurs ou s’abandonner,
⁃ que le pire viendrait d’un conflit interne entre les divers choix, ce qui augmenterait la gravité de la situation de base,
⁃ et que, finalement, c’est une panoplie de choix qu’offre la Vie pour se perpétuer devant une situation grave, potentiellement mortifère.

Après ce préambule peu digeste mais nécessaire, il s’agit de revenir à la question fondamentale : quel est le danger perçu ? C’est l’atteinte à la liberté d’exercice des biens, de l’esprit, amplifiée par l’atteinte à l’espoir de survie. Autrement dit, la « casse » de tous les besoins de l’homme, des plus immédiats (ceux de la survie) aux plus transcendants (les idéaux).

En faire un état complet ? Un de plus ! Chacun, selon ses intérêts, son mode vie, son idéal, peut s’en rendre compte et le sentir. Chacun mettra en avant ce qui lui paraît le plus dommageable en fonction des critères précédents. C’est cela l’objectivité réelle, celle de l’homme vivant, et non celle du énième rapport enfoui par les pelleteuses politiciennes. C’est l’importance du nombre de citoyens exprimant ce malaise qui est le meilleur critère de santé d’une nation et qui établit son pronostic de survie.

Car finalement, c’est bien de cela qu’il s’agit : de la survie d’une vieille nation.

Alors qu’importent les motifs avancés ou réels des uns et des autres, car tous sont vrais, profondément vrais, car profondément perçus, ressentis, blessants : la pression fiscale, le mépris d’un président qui joue d’une liberté de conscience variable au gré des vents ; le choc de cultures diverses dont certaines, au bout de trois générations sont pétries de haine envers la France, la machine eurotechnocrate à uniformiser, la chute de natalité, la pauvreté croissante, la misère même pour des personnes ayant un emploi, la faillite des principaux modèles sociaux français, les présomptions de haine introduites dans les lois et destinées à judiciariser tous les conflits mineurs, la rupture forcenée des fondements de la société française, la négation « au plus haut niveau de l’État » selon la formule consacrée, des racines chrétiennes de la France, la pression insensée des lois que l’on dégaine plus vite qu’en certain Lucky Luke, les projets gouvernementaux qui étouffent les voix des députés, le déluge des « anti-ismes » qui exacerberont à terme les dits «-ismes »… à chacun de trouver ses exemples, de réfléchir aux implications de ces thèmes, d’en rajouter à cette liste déjà bien trop longue, car trop réelle.

Il s’agit de ne pas s’abandonner mais, quels que soient les choix de chacun, de passer des plaintes aux arguments, des arguments aux actes, des actes à une reviviscence.

Nous en reparlerons.

*Pierre-François Ghisoni (blog) est écrivain et éditeur.

Du même auteur :
> Partir avec Depardieu

Lire aussi :
> 80% des lecteurs de Nouvelles de France tentés par l’exil fiscal/idéologique, 15% décidés à passer à l’acte dans les mois prochains

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5 Comments

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  • Gérard(l'autre) , 21 janvier 2013 @ 20 h 41 min

    Excellente analyse ! Le sujet est d’importance !

    Il faut absolument que les français retrouvent “l’instinct de survie” qui est la qualité première de toute civilisation qui se respecte.

    Puisqu’il est suggéré de rajouter des exemples à toutes ces causes de stress … j’ajouterais que beaucoup de nos problèmes proviennent des Lois anti-racistes qu’il conviendrait de supprimer …

    Car, il est évident que nous sommes en pré-révolution à cause de l’immigration en tout premier lieu et qu’il est urgent de retrouver notre liberté d’expression pour pouvoir le dire haut et fort … et inverser le cours de l’Histoire.

    Sinon … à vouloir museler le peuple, à jouer aux apprentis sorciers, nos dirigeants n’auront que ce qu’ils méritent … bientôt !

    Je refuse d’être devenu “raciste” parce que la Loi en a décidé ainsi, alors que j’ai passé ma scolarité sur un banc d’école, entre un arabe et un juif avec lesquels je partageais les mêmes crayons … le même sandwich aux rillettes … le même cornet de pois chiches !

    Je refuse que la Loi leur permette aujourd’hui de me traîner en justice à la première occasion alors que nous nous insultions tous les jours … en bons camarades ! … en lavant notre linge sale en famille ! Comme tous les enfants du monde !

    Je refuse qu’une Loi inique soit la fossoyeuse de la France.

  • Chinoline , 22 janvier 2013 @ 7 h 15 min

    Merci d’avoir réussi à apaiser mon (et sans dute pas seulement le mien) cas de conscience entre fuite et résistance (cf ma réaction a l’article précédent)
    Bonne journée à tous, bon courage à tous pour aller jusqu’au bout de nos choix !

  • Marie Genko , 22 janvier 2013 @ 9 h 25 min

    En Algérie, c’était “La valise ou le cercueil”

    Aujourd’hui, en France nous en sommes loin physiquement….mais moralement, spirituellement?

    On peut vivre dans la pauvreté, souffrir d’un chômage chronique, d’impôts quasi confiscatoires, …tout cela est peut-être supportable, mais pouvons-nous encore, dans notre pays, élever des enfants avec des valeurs chrétiennes et morales?

    Voilà où est le vrai dilemme pour tous ceux qui se posent des questions.

    Qu’une ou deux grandes fortunes décident de partir, cela est humain, mais n’entraîne pas de graves conséquences.
    Par contre lorsque de jeunes cerveaux diplômés décident d’abandonner notre navire, cela devient nettement plus inquiétant !

    Il y a quelques années les jeunes acceptaient de s’expatrier pour travailler durant quelques années à l’étranger et il était clair dans leur esprit qu’ils reviendraient tous dans leur patrie.

    Qu’en est-il aujourd’hui?

    Lorsque dans nos écoles le mot “Nation” est galvaudé et celui de “Patriotisme” ne veut plus rien dire, lorsque nos villes et nos campagnes se remplissent d’une population à l’identité différente de la nôtre, comment pense-t-on retenir l’élite de notre malheureux pays ?

    Sur mes cinq enfants, un travaille aux USA, un autre en Suisse et un troisième en Russie.
    Deux seulement sont restés en France !
    Et sur les trois, qui sont à l’étranger, il est vraisemblable qu’un seul reviendra définitivement dans son pays!

    Voilà quel est le bilan dans ma propre famille…

    Et pourtant, je peux prendre à témoin tous ceux qui me sont chers pour dire combien je suis attachée à la France et combien je me battrai jusqu’à mon dernier instant de lucidité pour défendre les valeurs qui sont les miennes contre tous les technocrates européens réunis!

  • Rednes , 22 janvier 2013 @ 18 h 32 min

    Pendant que vous épiloguez sur De Pardieu, les politiques font leur travaille de sape en vendant le france à l’Islam………

  • Monique Neveu , 23 janvier 2013 @ 5 h 35 min

    Quelqu’un a ecrit quelquechose comme: Quand il y a trop de droits, il n’y a plus de droit pour personne. Ici on pourrait dire: Quand il y a trop d’anti-racisme, tout le monde devient raciste.

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