Tribune libre de Robert Ménard*
Stéphane Gatignon a cessé sa grève de la faim.
Le maire de Sevran, en Seine-Saint-Denis, avait planté sa tente au pied des marches de l’Assemblée nationale, protestant contre la quasi faillite de sa commune.
Il s’est attiré la sympathie de beaucoup, bien au-delà de sa famille politique, Europe Ecologie – Les Verts. Manuel Valls est allé le saluer. Jean Lassalle du Modem aussi. Des élus de droite, et notamment les maires des plus pauvres des communes, se sont retrouvés dans son combat. L’État versera à Sevran une « dotation budgétaire structurelle » d’environ cinq millions d’euros.
Stéphane Gatignon a gagné.
Comment ne pas applaudir ? Cinq jours de jeûnE pour défendre sa commune et ses habitants, c’est respectable, évidemment. Reste quelques questions. Certains n’ont pas manqué de souligner les aides déjà importantes dont bénéficie sa ville.
Marylise Lebranchu, ministre de la réforme de l’État, a précisé que la dotation de solidarité urbaine (DSU) versée à Sevran atteindra plus de 9 millions d’euros, ajoutant : « Rapporté à sa population, ce montant place la ville de Sevran au 3e rang des communes de plus de 50 000 habitants bénéficiaires de cette redistribution. »
D’autres se sont interrogés sur la qualité de sa gestion. François Lamy, ministre de la Ville, a expliqué au Monde que Gatignon aurait dû s’adresser à lui : « Il n’a jamais demandé de rendez-vous. Or, on n’a pas attendu sa grève de la faim pour se pencher sur la situation de Sevran et voir comment on pouvait l’aider. » Alors, du ramdam pour rien ?
Je m’interroge, pour ma part, sur les non-dits du maire de Sevran. Drôles de silences, même. Pas un mot de sa part sur ce qui pourrait bien être la cause de la situation dramatique de sa commune : le nombre toujours croissant d’immigrés qui l’asphyxie inexorablement. Mais cela, notre écolo se garde bien d’en parler. Il est quand même plus commode de se retourner vers l’État et de lui demander de remettre au pot. Et pourtant chacun le sait : on aura beau augmenter les diverses dotations dont bénéficient — chichement, c’est vrai — les villes les plus déshéritées, rien n’y fera si l’on ne met pas un terme à une immigration massive.
Un dernier chiffre, sans aucun rapport, bien sûr : la Seine-Saint-Denis, le département de Stéphane Gatignon, compterait 143 lieux de culte musulmans contre 112 églises.
*Robert Ménard est journaliste et fondateur de l’association Reporters sans frontières. Il vient de lancer le portail Boulevard Voltaire.
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