Occupation d’une mosquée à Poitiers : premier coup d’éclat pour Génération identitaire

Environ 70 jeunes venus de toute la France ont occupé pacifiquement samedi matin le toit de la future mosquée de Poitiers, 1280 ans après la victoire de Charles Martel contre les Arabes. “Notre génération refuse de voir son peuple et son identité disparaître dans l’indifférence, nous ne serons jamais les Indiens d’Europe” dit leur communiqué, signé Génération identitaire. “Chaque peuple a le droit absolu de choisir s’il souhaite accueillir des étrangers et en quelle proportion” continue-t-il avant de réclamer “la mise en place d’un référendum national sur l’immigration et la construction de lieux de culte musulmans en France”. Les jeunes présents sur le toit de l’édifice tenaient une banderole disant : « Immigration, construction de mosquées : REFERENDUM ! »

Ils ont finalement été délogés par une trentaine de policiers. Vers midi et demi, des jeunes musulmans sont venus manifester et ont tenté, sans succès, de perturber l’évacuation qui s’est achevée vers 13h. Le procureur de la République de Poitiers, Nicolas Jacquet, a annoncé l’ouverture d’une enquête pour « manifestation non autorisée, provocation à la haine raciale, participation à un groupement en vue de la préparation de dégradation de biens en réunion » tandis que trois des organisateurs étaient placés en garde à vue. La qualification de « vol et dégradation en réunion » a également été retenue, à cause d’une dizaine de tapis de prière déplacés de la mosquée sur le toit et endommagés par la pluie.

Condamnations en cascade chez les politiques, approbation des internautes. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a “(condamné) fermement cette provocation qui révèle une haine religieuse inacceptable” tandis que le ministre de l’Intérieur Manuel Valls dénonçait « la provocation haineuse et inadmissible » et « les amalgames douteux » de Génération identitaire, garantissant au passage “que l’Etat fera preuve de la plus grande fermeté face aux manifestations d’intolérance qui déchirent le pacte social ».

Harlem Désir, Premier secrétaire du Parti socialiste, a même « (demandé) la dissolution de ce groupuscule fanatique dont les agissements violents menacent l’ordre public et l’unité républicaine ». Le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, ainsi que son secrétaire général, Laurent Hénart, ont dénoncé « des attaques ignobles contre la République ». Enfin, pour le Président de la LICRA, Alain Jakubowicz, “les musulmans de Poitiers ne sont pas un danger pour la France, les identitaires qui ont hurlé leur haine ce matin, si”.

On ne se rappelle pas avoir entendu toutes ces personnalités s’élever contre les occupations d’églises par des clandestins ou contre certaines actions d’Act Up-Paris ou des Pussy Riot dans des lieux de culte chrétiens.

À noter que sur le site du Parisien, les 2/3 des commentaires étaient en faveur des activistes de Génération identitaire.