Tribune libre d’Aristide Leucate*
Nos hauts magistrats de la Cour de cassation sont vraiment exemplaires.
Ils ont décidé, ce mardi, de censurer l’arrêt de la Cour d’appel de Versailles rendu en octobre 2011, lequel avait confirmé le licenciement, en 2008, d’une employée de crèche (la crèche Baby-Loup située dans un quartier immigré de Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines) parce qu’elle refusait d’ôter son foulard islamique, alors qu’elle revenait d’un congé parental. Motif ? « Le principe de laïcité instauré par l’article 1er de la Constitution n’est pas applicable aux salariés des employeurs de droit privé qui ne gèrent pas un service public ». De sorte qu’au regard du Code du travail, « les restrictions à la liberté religieuse doivent être justifiées par la nature de la tâche à accomplir, répondre à une exigence professionnelle essentielle et déterminante et proportionnées au but recherché ». En conséquence, concluent les juges, « le licenciement [de Fatima X, épouse Y] prononcé pour un motif discriminatoire, était nul » (1). En revanche, dans un autre arrêt du même jour, de sa Chambre sociale, la Cour estimait, à l’inverse, que « les principes de neutralité et de laïcité du service public sont applicables à l’ensemble des services publics, y compris lorsque ceux-ci sont assurés par des organismes de droit privé et que, si les dispositions du code du travail ont vocation à s’appliquer aux agents des caisses primaires d’assurance maladie, ces derniers sont toutefois soumis à des contraintes spécifiques résultant du fait qu’ils participent à une mission de service public, lesquelles leur interdisent notamment de manifester leurs croyances religieuses par des signes extérieurs, en particulier vestimentaires ». Ce faisant, sur ce motif, elle confirme le licenciement d’une employée de Sécu de Seine-Saint-Denis (2).
En rhétorique, on appelle cela de l’argutie, laquelle confine dangereusement avec le sophisme le plus effronté. La Cour de cassation a consenti d’une main ce qu’elle a repris de l’autre, en forçant d’un distinguo quelque peu artificiel entre des entreprises gérant ou non un « service public ». Outre que cette dernière notion est devenue à géométrie variable, notamment depuis trente ans de démantèlement consciencieux de nos services publics (ce qui entraine, corrélativement, une lente et profonde privatisation de la puissance publique (3)), on observera que la Cour foule littéralement aux pieds un principe de laïcité qui finit par s’user pour avoir trop peu servi, ce pour ménager la chèvre islamique et le chou républicain.
“La Cour de cassation foule littéralement aux pieds un principe de laïcité qui finit par s’user pour avoir trop peu servi, ce pour ménager la chèvre islamique et le chou républicain.”
Ce relativisme mortifère, aux fins de ne pas « stigmatiser » ceux qui sont « chez nous, chez eux », selon la cynique formule de Mitterrand, est la suite logique et irréversible d’un laxisme d’État qui a laisser le voile et aujourd’hui le niqab voir le hijab, envahir peu à peu l’espace public. « Le foulard est ainsi devenu un instrument au service d’une ambition politique, un moyen de tester les capacités de résistance de l’État français », écrivait Rachid Kaci dans La République des lâches – La faillite des politiques d’intégration (Édition des Syrtes, 2003). Dès lors, notre laïcité qui s’est construite, rappelons-le, en opposition violente au catholicisme a dévoilé son vrai visage « d’allahïcité », c’est-à-dire de grande complaisance vis-à-vis de l’ennemi historique de la chrétienté, l’islam. Tariq Ramadan ne s’y trompe pas quand il affirme, d’ailleurs, que « l’islam n’est pas une religion comme le judaïsme ou le christianisme. L’islam investit le champ social. Il ajoute à ce qui est proprement religieux les éléments du mode vie, de la civilisation et de la culture » (4). Dit autrement, l’islam est incompatible avec la laïcité. Tout en étant sa fille naturelle. Car la loi de 1905 portait manifestement en germe cet instrument effroyable d’écrasement de tout ce qui pouvait, nolens volens, rattacher notre peuple, croyant ou non, à sa longue histoire inséparable, depuis Clovis, de celle de sa première (et longtemps unique) religion. On conchie le pape, on détruit nos églises non entretenues mais on laisse s’ériger des mosquées, tandis que nos centres urbains et péri-urbains sont de plus envahis par des sandwicheries « kébabs », des boucheries islamiques, des magasins de téléphonie, des salons de coiffure communautaires et autres supérettes du même tabac.
La Cour de cassation, comme le Conseil d’État en son temps, accompagnent d’un même pas délibéré masochiste et suicidaire, nos élites de l’oligarchie politico-médiatique, vers la soumission de nos peuples à cet islam en France qui est loin d’avoir tombé le masque, tant que son implantation sur notre sol n’aura pas atteint un haut degré d’irréversibilité. La taqiyya (ou dissimulation) des mahométans « français », conjuguée à une stratégie de victimisation savamment entretenue, sert l’accomplissement d’une totale dhimmitude des Français et des Européens.
Dans un article confié à Boulevard Voltaire qui nous opposait à Alain de Benoist (5), nous rappelions que la Cour de Cassation avait rendu, il y a quelques années, un arrêt qui faisait application de la Charia et des principes coraniques, par préférence aux règles de notre droit civil (6). En d’autres temps, on aurait sanctionné ces robins pour forfaiture. Aujourd’hui, nous devons nous contenter des fausses larmes de crocodiles du ministre Manuel Valls qui, hypocritement, se lamente sur les conséquences dont il chérit les causes.
1. http://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/chambre_sociale_576/536_19_25762.html
2. http://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/chambre_sociale_576/537_19_25763.html
3. Voir La privatisation de l’Etat, Frédéric Rouvillois et Michel Degoffe (dir.), CNRS Editions, 2012.
4. Les musulmans dans la laïcité, Editions Tawhid, 1994.
5. http://www.bvoltaire.fr/aristideleucate/islam-ce-qualain-de-benoist-ne-veut-pas-voir,14130
6. http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007052172&fastReqId=83664755&fastPos=1
*Aristide Leucate est Docteur en droit, journaliste et essayiste.
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