Tribune libre d’Arthur Vivien*
…on le devient. » Certains socialistes font feu de tout bois dans les médias pour justifier l’idéologie du genre et confirmer sa présence dans les manuels de SVT. Et ils ne sont pas avares d’arguments approximatifs voir même fallacieux pour appuyer le gender. Ainsi en est-il de Ségolène Royal lorsqu’elle énonce sur BFMTV la célèbre phrase de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient ». Elle rajoute qu’« on ne naît pas homme, on le devient ».
Le problème, c’est que cette phrase n’illustre nullement l’idéologie du genre. Il s’agit d’une récupération grossière pour engager un rapport de force en passant complètement à côté du sujet en débat. Si l’on devait adapter la phrase de Beauvoir à idéologie du gender, cela donnerait plus précisément cela : « on naît homme puis on devient homme ou femme » ou « on naît femme puis on devient femme ou homme ». Vous reconnaîtrez que cela n’est plus la même chose. A la différence de Ségolène Royal, Simone de Beauvoir n’a jamais fait la promotion du transsexualisme.
Le féminisme gauchisant a trouvé avec le « gender » un nouveau cheval de bataille pour alimenter ses postures égalitaristes. Caroline de Haas, membre de l’équipe de Martine Aubry, a récemment publié une tribune dans Le Monde pour exprimer son « points de vue » sur le sujet. En fait un appel pour mobiliser les hommes homosexuels et une certaine intelligensia parisienne avec les gender féministes dont elle fait partie !
Mais il faut savoir que des hommes homosexuels qui ne participent pas au militantisme LGBT et à ses excès remettent en cause le gender car ils ont bien ressenti et compris que c’est une idéologie qui est, à sa source, une remise en question de l’identité masculine, et que les hommes homosexuels sont évidemment des hommes en même temps qu’ils sont homosexuels.
“Les réseaux lesbiens militants montrent une telle aversion pour les hommes qu’il y a là matière à un véritable travail de mise au clair des intentions de ces réseaux.”
Car les réseaux lesbiens militants montrent une telle aversion pour les hommes qu’il y a là matière à un véritable travail de mise au clair des intentions de ces réseaux. L’aversion des lesbiennes militantes envers les hommes est d’autant plus criante qu’à l’opposé, certains hommes homosexuels passent leur vie à magnifier la femme. Ainsi en est-il dans l’univers de la mode : nous avons tous à l’esprit ces créateurs qui, à l’issue d’un défilé, n’ont pas assez de mots pour exprimer leur fascination pour les femmes. Il en est de même du cinéaste Pedro Almodovar. Entre les lesbiennes militantes qui agissent en sous-main au sein du lobby LGBT et certains hommes homosexuels, il y a deux postures radicalement opposées : aversion viscérale d’un côté, et fascination de l’autre. Etrange partage des rôles qui mériterait que des professionnels de la sociologie et de la psychologie se penchent sur le sujet…
De manière plus générale, et afin d’alimenter des prises de conscience sur les sujets touchant aux méthodes du lobby LGBT, rappelons à toutes fins utiles les éléments suivants : jamais les hommes et femmes hétérosexuels ne se sont vécus comme un groupe dominant, ce que la nature permet, ils l’ont saisi depuis des siècles, depuis des millénaires. Construire l’éventualité d’une classe hétérosexuelle dominante ne sert que la dialectique du lobby LGBT. La philosophe Sylviane Agacinski a eu l’occasion de s’exprimer sur cette question dans une tribune du Monde : « On ne semble pas remarquer que la revendication du « mariage homosexuel » ou de l’« homoparentalité » n’a pu se formuler qu’à partir de la construction ou de la fiction de sujets de droit qui n’ont jamais existé : les « hétérosexuels ». C’est en posant comme une donnée réelle cette classe illusoire de sujets que la question de l’égalité des droits entre « homosexuels » et « hétérosexuels » a pu se poser. Il s’agit cependant d’une fiction, car ce n’est pas la sexualité des individus qui a jamais fondé le mariage, ni la parenté, mais d’abord le sexe, c’est-à-dire la distinction anthropologique des hommes et des femmes. »
*Arthur Vivien anime le blog Homme, culture et identité.