Tribune libre de Robert Ménard*
Un pincement au cœur. Un malaise. Plus même, un sentiment d’abandon, une sorte de honte. L’église Saint Éloi de Vierzon, dans le Cher, est à vendre. Triste. Mais plus encore, elle pourrait devenir une mosquée. Oui, une mosquée. La communauté musulmane s’est portée acquéreur. Rien n’est encore fait. Mais rien n’est exclu. On le saura bientôt. Le bâtiment, construit dans les années 50 — après la loi de 1905 instaurant la séparation des Églises et de l’État — était à la charge du diocèse de Bourges. Très lourd, trop lourd.
J’ai lu que certains chrétiens étaient « satisfaits de savoir que ce lieu de culte demeurera un lieu de culte ». Je dois vous avouer que je ne partage pas ce sentiment. J’aurais préféré les voir se retrousser les manches et chercher l’argent nécessaire à sauver cette maison du Christ. Je ne rêve pas de voir chacun de nos villages, de nos bourgs, de nos sous-préfectures s’orner d’une mosquée. Ce qui ne m’empêche pas d’admirer la délicatesse de la Grande Mosquée de Paris, de m’émerveiller des minarets tout de vert parés dans la nuit de Damas. Mais, dans ce qui reste mon pays, rien autant qu’une église ne dit cette histoire, cette culture que j’aime.
Il faut des lieux de culte pour les musulmans, bien entendu. Mais, j’ose l’écrire, des lieux discrets. Une église transformée en mosquée ? Non. J’ai juste envie de me souvenir qu’à Vierzon, je peux aller prier sur les reliques de Sainte Perpétue, jetée aux fauves en l’an 203 de notre ère.
Encore une information. Le Conseil français du Culte musulman (CFCM) a porté plainte pour « diffamation » contre Jean-François Copé après ses propos sur le cas d’un jeune qui se serait fait « arracher son pain au chocolat par des voyous » au motif « qu’on ne mange pas au ramadan ». Des propos qui alimenteraient « l’islamophobie ». Pour l’avocat du CFCM, il ne s’agirait, ni plus ni moins, que d’une « atteinte à la dignité des Français musulmans ». Et de nous ressortir le reproche dorénavant rituel : l’actuel patron de l’UMP aurait tenu des « propos stigmatisants ». Mais la seule chose qui compte, Maître, c’est la véracité des propos tenus par M. Copé. Et qui connaît certains quartiers ne peut en douter une seconde. Alors, que cela plaise ou non aux représentants des musulmans de France, on a le droit — et le devoir — de dénoncer pareils comportements. Je serai avec plaisir à la barre du tribunal, pour témoigner de la « moralité », comme on dit, de Jean-François Copé.
*Robert Ménard est journaliste et fondateur de l’association Reporters sans frontières. Il vient de lancer le portail Boulevard Voltaire.
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