Le Zemmour du mardi. Revenant sur le succès électoral du séparatiste flamand Bart De Wever, Éric Zemmour notait ce matin sur RTL qu’“aussitôt élu, le nouveau maire d’Anvers a relancé la question du séparatisme de la Flandre qu’on croyait, à tort, enterré. Il l’a programmé pour 2014, demain. Le Flamand n’est pas isolé. Dans toute l’Europe, des forces puissantes œuvrent à la dislocation des vieux États-nations. Il y a un mois, plus d’un million de personnes défilaient dans les rues de Barcelone pour demander l’indépendance de la Catalogne. On y prépare là-bas un référendum que Madrid juge d’avance illégal. Certains menacent Barcelone d’un coup de force militaire. Un ministre espagnol a fait scandale en disant qu’il fallait ‘espagnoliser’ les élèves catalans. Pour un Français, le scandale est qu’il y ait un scandale. Reprocherait-on à un ministre de la République de vouloir franciser les petits Bretons ? C’est d’ailleurs un Français, le petit-fils de Louis XIV, qui aussitôt installé sur le trône d’Espagne, a vaincu l’armée des Catalans et les a fait rentrer de force dans le giron de l’État central. Trois siècles plus tard, Barcelone croit tenir sa revanche sur l’Histoire… et sur Madrid ! Comme les Flamands sur les Wallons. Comme les Écossais, qui comptent sur leur pétrole pour sortir de Grande-Bretagne. Comme les Lombards de la Ligue du Nord, qui n’ont pas renoncé à se débarrasser de ces fainéants assistés du Sud de l’Italie…
Ce passé tourmenté et belliqueux ressurgit ainsi en force au moment même où l’Europe se voit décernée à Oslo un Prix Nobel de la Paix. C’est sans doute ce qu’on appelle l’humour norvégien…
C’est partout le même mépris, le même égoïsme… La mondialisation, en ouvrant la planète à toutes les entreprises, a rendu dérisoires les marchés nationaux. Et la concurrence avec les pays pauvres fait peser plus lourdement le poids de la solidarité. Partout, la crise de la dette publique avive encore le chacun pour soi. L’Europe a joué aux apprentis sorciers depuis des décennies en poussant partout les régions à traiter directement avec Bruxelles, par-dessus les États. Finalement, il ne reste de solidement unis que la France et l’Allemagne. De l’autre côté du Rhin, les gens de l’Ouest méprisent les fainéants de l’Est mais payent encore sans rechigner. En France, le centralisme est si ancien que la question régionaliste ne se pose plus sérieusement. Dans l’Histoire, la France et l’Allemagne ont tour à tour joué avec les séparatismes de leurs voisins. Toute la Belgique était française sous Napoléon et la Catalogne aussi. L’Allemagne, au cours des deux guerres mondiales, a eu dans la Flandre, un allié toujours fidèle. Ce passé tourmenté et belliqueux ressurgit ainsi en force au moment même où l’Europe se voit décernée à Oslo un Prix Nobel de la Paix. C’est sans doute ce qu’on appelle l’humour norvégien…”
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