Tribune libre de Robert Ménard*
Comment peut-on proférer autant d’âneries ? C’était mercredi dernier, dans le journal Le Monde, une interview de la commissaire européenne aux affaires intérieures, la suédoise Cécilia Malmström. Et que nous dit cette brave dame ? Tous les poncifs possibles et imaginables sur les bienfaits de l’immigration. Tout y est :
L’immigration sera nécessaire étant donné notamment l’évolution de la démographie
des chefs d’entreprise me confient régulièrement leur difficulté à recruter des gens qualifiés alors même que le chômage est au plus haut
il ne s’agit pas d’ouvrir les portes en grand mais de s’interroger sur la façon de faciliter une nouvelle immigration légale
Vous ne l’aviez pas remarqué mais, nous assure Madame Malmström, « la pression migratoire sur l’Europe s’allège ». L’Allemagne manque d’ingénieurs, explique-t-elle, pas de problème, ouvrons nos frontières. D’autant, regrette-t-elle, que« beaucoup de personnes susceptibles d’émigrer sont moins tentées par l’Europe et davantage par (…) l’Angola ou le Mozambique ». Vous avez bien lu : l’Angola et le Mozambique ! Grand bien leur fasse, ai-je envie d’ajouter…
Et c’est à des personnes de cet acabit que nos politiciens nous proposent de confier notre avenir ! Une commissaire européenne qui affirme sans rire que l’immigration est « souvent un thème plus important pour les milieux politiques que pour les électeurs ». Des électeurs qui auraient d’ailleurs « le sentiment que certains courants manipulent la réalité ». Je n’ai pas besoin de vous dire qui elle vise…
Mais qui fréquente-t-elle en dehors de ses collègues de la bureaucratie bruxelloise ? Lui arrive-t-il de quitter la rue de la Loi et d’emprunter autre chose que la station de métro Schuman ? Mais que lit-elle, elle qui explique que « les milieux académiques considèrent d’ailleurs que ce que je dis est parfaitement banal » ? Je lui propose pour ces vacances d’été un petit stage dans certains quartiers de nos grandes villes et la lecture du livre « Les yeux grands fermés » de la démographe Michèle Tribalat.
A entendre ce genre d’élucubrations, on a presque envie de renouer avec le président Mao qui haranguait les Gardes rouges au cri de « Feu sur le quartier général ! ».
> Son blog : robertmenard.fr
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