La ville de Homs en Syrie abritait environ 40 000 chrétiens avant le début des hostilités. Ils ne sont plus que 5 000 aujourd’hui dans cette cité devenue un champ de bataille. Les églises des autres villes moins touchées par le conflit s’efforcent de leur venir en aide et organisent notamment des cultes spécialement pour eux. Ces chrétiens déplacés tâchent de trouver le réconfort dans les psaumes. « Dans ce livre, nous trouvons des prières qui expriment toutes sortes d’émotions, pour toutes les circonstances de la vie. Nous y découvrons des hommes qui demandent à Dieu d’intervenir dans ce qu’ils sont en train de vivre », explique un des pasteurs qui assistent les réfugiés.
Au nombre d’environ 1,5 million (soit 10% de la population syrienne), les chrétiens s’étaient efforcés de se tenir neutres à l’égard du conflit. Bien traités sous le régime de Bachar al-Assad, ils sont cependant directement menacés par la guerre civile depuis le 1er août lorsque les combats ont atteint pour la première fois les quartiers chrétiens de Damas, Bab Touma et Bab Charqui. Dans leur grande majorité, ils redoutent la chute du régime et un changement de pouvoir qui ferait la part belle aux jihadistes et aux Frères musulmans, largement présents parmi les insurgés. Plusieurs hauts dignitaires chrétiens ont nettement soutenu le régime baasiste, tel le primat de l’Église syriaque orthodoxe, Ignace Zakka Ier Iwas, mais d’autres leaders chrétiens soutiennent à présent les insurgés, comme l’opposant historique Michel Kilo. La situation est donc complexe et les chrétiens restent divisés sur la position à tenir. Il est encore impossible de déterminer s’il existe une position majoritaire des chrétiens sur le conflit d’autant plus que ce dernier reste lui-même très incertain et acharné.
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